Le remake d'un film d'Orson Welles. Certains crieront au fou face à l'entreprise ô combien risquée de toucher à une des oeuvres d'un géant du cinéma mondial. C'est pourtant l'incroyable défi que relevera le réalisateur mexicain Alfonso Arau, qui vient de s'engager pour porter à l'écran une adaptation de La Splendeur des Amberson, film réalisé par le "Maître" Welles en 1942.
Arau est très enthousiaste quand il s'exprime sur ce projet : "l'idée d'un remake est absolument fascinante et terrifiante à la fois, parce que l'on s'expose à la critique. Mais c'est différent ici. Il (Orson Welles) n'a pas terminé le film lui-même, et le studio a apporté des changements qu'il n'a pas souhaité en livrant un travail qu'il a eu du mal à reconnaître. Je suis persuadé que réaliser ce film de la manière dont il l'aurait souhaité lui ferait plaisir".
L'idée d'Alfonso Arau est de se servir de l'histoire en y incluant la vision personnelle d'Orson Welles, à partir du script original de celui-ci. L'histoire relate le parcours d'un homme têtu qui perd sa fortune familiale et sa position sociale à cause de sa réticence à changer... Orson Welles avait eu la désagréable surprise de voir son film coupé d'une heure par les studios, qui s'étaient en outre permis de brûler les bandes originales.
Alfonso Arau inclura des extraits du roman de Booth Tarkington (Prix Pulitzer en 1918), à partir duquel Welles avait adapté son script. Arau est donc bien décidé à apporter sa touche personnelle à ce projet dont le budget devrait avoisiner les 16 millions de dollars.
Visiblement, le réalisateur mexicain, qui vient juste de diriger Woody Allen et Sharon Stone dans Picking Up the Pieces, est très fier à l'idée de toucher à une oeuvre de celui qu'il admire plus que tout. "A Mexico, Orson Welles était considéré comme un géant, et à la fois Citizen Kane et La Splendeur des Amberson étaient des chefs-d'oeuvres étudiés à l'école".
Le casting du film est sur le point de démarrer, et le tournage est planifié pour le mois d'août. Espérons que le réalisateur saura se montrer digne du grand Orson Welles. Sa motivation et l'admiration qu'il porte au réalisateur mythique sont en tout cas garants d'un optimisme certain.
C.C. d'après Variety
