Le turbulent cinéaste belgo-zaïro-franco-anglais, Balufu Bakupa-Kanyinda, qui signa Le Damier en 1996, s'intéresse au petit monde du hip-hop.
Pour Tribut, son premier long métrage tourné en France, il s'immerge, avec tendresse et férocité, dans ce mouvement "tendance" des banlieues, en narrant une histoire d'amitié fragilisée entre Sirius et Astra, deux potes d'enfance d'une cité, devenues à force de persévérance et de rêves, de grandes figures du courant Rap.
Mais, quand l'un trahit l'autre en allant signer un contrat avec un grand "Label", leur entente tourne en rivalité et animosité. Deux bandes se forment alors et vont s'affronter. Avant une énorme réconciliation lors d'un grand hommage, un Tribut, rendu à un rappeur assassiné.
Pour cette comédie dramatique, le réalisateur a fait appel à une distribution particulièrement hétéroclite, colorée, voire détonnante.
Elle réunit pêle-mêle l'immense et exigeant Isaach de Bankolé (Chocolat, Night on Earth, Ghost Dog – La Voie du Samouraï), le Prince des Lascars de Sarcelles, Stomy Bugsy - rappeur flambeur show-lapin qui tâte pour la troisième fois le 7e Art, après avoir fait le beau dans les deux derniers projets de Jean-François Richet, l'antillais Alex Descas (qui fut le serial-killer Thierry Paulin dans J'ai pas sommeil de Claire Denis), ou encore eunuque amoureux de la favorite de la sultane, Marie Gillain, dans Le Dernier Harem de Ferzan Ozpetek), l'humaniste bouffon Dieudonné (inoubliable proctologue du Derrière de Valérie Lemercier).
Sans oublier Bernadette Lafont et Ticky Holgado, interprétant un couple, Jackie Berroyer endossant le pardessus d'un commissaire, ou encore François-Hadji Lazaro, ex-Garçons Bouchers et Pigalle (vu aussi dans La Cité des Enfants Perdus et bientôt dans Le Pacte des Loups) qui complètent le casting. Premières prises de vue à Paris en septembre prochain.
L.B