Neuf ans après son dernier long métrage, La vieille qui marchait dans la mer (avec Jeanne Moreau et Michel Serrault), le réalisateur Laurent Heynemann reprend le chemin des plateaux de tournage. Entre Marseille et le Maroc où il vient de débuter les premières prises de vue d'Un aller simple.
Adaptation du roman de Didier Van Cauwelaert (qui a obtenu le Goncourt 94 pour cet ouvrage), Un aller simple narre une histoire d'amitié entre Aziz, jeune beur supposé sans papiers vivant de la fauche d'autoradios dans les quartiers nord de Marseille, et Jean-Pierre, jeune attaché humanitaire chargé de le ramener dans son pays d'origine, le Maroc. A travers un voyage initiatique dans une zone vierge du Haut-Atlas, les deux protagonistes, accompagnés de Valérie, guide recrutée par Aziz, se découvrent, jusqu'au jour où Jean-Pierre meurt... Dès lors, mensonges et malentendus se croisent.
Pour sa huitième réalisation, le cinéaste de Faux et usages de faux signe le scénario, en compagnie d'Albert Algoud, ex-saltimbanque chroniqueur canalplusien (responsable aussi du script du Schpountz), et de Didier Van Cauwelaert en personne (dont son dernier ouvrage, L'Education d'une fée vient de sortir chez Albin Michel), qui revient au cinéma après avoir réalisé en 1992 Les Amies de ma femme.
Quant à la distribution, Laurent Heynemann s'est entouré, outre du confirmé Jacques Villeret, de la jeune pousse de comédiens français : Christophe Aquilon (Le dernier harem), Lorant Deutsch (Le ciel, les oiseaux... et ta mère), et Jalil Naciri (En attendant la neige).
Ainsi que de la belle Barbara Schulz qui retrouve les caméras après le succès 99 de La Dilettante (de Pascal Thomas), comédie attachante et allègre où elle était aux prises avec une mère désinvolte interprétée par Catherine Frot. Une prestation qui lui a valu une nomination à la dernière cérémonie des César, dans la catégorie du "Meilleur Espoir Féminin".
A 27 ans, Barbara Schulz a débuté sa carrière de comédienne, en suivant les cours de Jean-Laurent Cochet. Son premier rôle au cinéma, elle l'obtient dans la comédie loufoque, Coup de jeune (de Xavier Gélin – 1992). Suivront ensuite L'irrésolu (de Jean-Pierre Ronssin – 1993), L'Histoire du garçon qui voulait qu'on l'embrasse (de Philippe Harel – 1993), French Kiss (de Lawrence Kasdan – 1995). Mais, c'est surtout son interprétation d'une jeune journaliste sexy et revancharde aux côtés de Jean Yanne et Sophie Broustal dans L'Hygiène de l'assassin (de Jean-François Ruggieri) qui la révèle au grand public. Entre temps, elle brûle les planches, notamment avec Catherine Jacob dans Le Bourgeois Gentilhomme, ou encore avec Gérard Depardieu en 1998 dans Les portes du ciel (de Jacques Attali).
L.B