Cuba et Haïti seront les invités d'honneur du Forum des Images de Paris, à l'occasion du Festival Racines Noires 2000. Ces deuxièmes Rencontres des Cinémas du Monde Noir, organisée par l'association Racines avec le concours de RFI, se dérouleront du 4 au 18 avril dans l'ancienne Vidéothèque de Paris.
Les deux vedettes du festival, Cuba et Haïti auront chacune droit à une rétrospective. On découvrira un cinéma cubain préoccupé par la question du racisme et de son évolution à travers "Cuba : regards croisés".
Haïti de son côté aura pour figure de proue Raoul Peck (Corps plongés, Desounen – Dialogue with death, Haïti – Le silence des chiens, L'homme sur les quais, Lumumba – la mort du prophète, Haïtian Corner, Merry Christmas Deutschland).
Dans son sillon le cinéma MK2 Quai de Seine s'efforcera, du 12 au 18 avril, de faire découvrir au public une "constellation" de cinéastes haïtiens en grande partie exilés.
Les autres "cinémas du monde noir" ne seront pas en reste. L'Afrique francophone notamment aura ses griots pour défendre les couleurs de son cinéma.
L'hommage-phare de cet événement sera certainement celui rendu au réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambety (Le franc, Hyènes, Parlons grand-mère, Touki Bouki, Badou Boy, Contras' City). La projection de son dernier film, La petite vendeuse de soleil, honorera de façon posthume le réalisateur décédé en 1998 à l'âge de 54 ans.
Dans la foulée, un prix "Djibril Diop Mambéty" permettra de récompenser le réalisateur "témoignant d'une audace formelle et d'une insolence de propos".
D'autre part le festival fera la part belle à un pionnier du dessin animé africain, le nigérien Mustafa Alassane, créateur de Kokoa en 1985 et Samba le grand en 1977.
Les autres animations prévues au programme devraient assurer diversité et diversion aux nombreux spectateurs en quête d'exotisme. Il y en aura pour tous les goûts.
Les gamins de laisseront entraîner par des musiciens africains dans des contrées exotiques lors du rendez-vous "Ciné-Contes".
La sélection contemporaine de 19 films, longs et courts métrages, et réalisations vidéo sur "la route de l'esclavage et les chemins de l'émigration"devrait subvenir aux besoins de leurs aînés. A laquelle il faut ajouter les débats et conférences-rencontres autour des ateliers professionnels sur des thèmes variés, tels "l'esthétique noire", les effets spéciaux et les nouvelles technologies.
Le public mystique pourra également découvrir le vaudou, religion aujourd'hui pratiquée par au moins 60 millions de personnes dans le monde, à travers la "Nuit vaudou, Nuit des esprits".
Enfin, les mondanités de cette quinzaine se feront lors de la soirée consacrée au cinéma noir engagé, organisé par la fondation de Danielle Mitterrand, "France Libertés.
M.C.B.