Alain Delon a affirmé ne voir aucune contradiction entre sa déclaration pessimiste sur le cinéma français et sa présidence de la 25ème édition des César. Il assura son rôle comme prévu le 19 février au Théâtre des Champs-Elysées.
L'acteur a déclaré lors d'une conférence de presse au siège de Canal+ avoir "le droit de penser ce que je veux sur l'état du cinéma et présider en même temps une cérémonie qui célèbre mon métier". On ne peut pas reprocher à Alain Delon d'être particulièrement politiquement correct puisqu'il n'a jamais hésité à dire ce qu'il pensait.
Il a répété qu'il avait une vision "tristounette" du cinéma français qui ressemble selon lui à "un vieux monsieur en train de mourir". Les César sont une récompense qui célèbre la profession d'acteur et non le cinéma à proprement dit.
Loin d'avoir la langue dans sa poche, l'acteur déclare "je ne détiens pas la vérité, mais c'est ma pensée : le troisième millénaire sera celui de la télévision au détriment du cinéma qui deviendra au mieux un cinéma intimiste et national, sauf peut-être le cinéma américain."
C'est la seconde fois qu'Alain Delon succède à Jean Gabin qui avait présenté la première cérémonie en 1975. Il avait déjà été président en 1995 et avoue avoir eu avec Jean Gabin des rapports exceptionnels et presque filiaux. "Il a été un de mes maîtres et mon père spirituel. Son souvenir reste présent et son absence me touche" a-t-il confié au cours de cette même conférence.
Lorsqu'on interroge Alain Delon sur son adieu au cinéma il répond que seules les réalisations de Luc Besson et de Patrice Leconte seraient à même de lui redonner le goût de remonter sur un plateau de tournage. Un jour peut-être...
Au cours de la cérémonie de remise des César un hommage sera rendu au réalisateur Martin Scorsese ainsi qu'à l'acteur fétiche de François Truffaut, Jean-Pierre Léaud. Tous deux se verront remettre un prix d'honneur. Le créateur de cette célébration, Georges Cravenne recevra lui aussi un prix spécial à cette occasion.
A.L.