Mon compte
    Patrice Chéreau européen avant tout

    Patrice Chéreau, César du meilleur réalisateur 1999, a commencé le 19 janvier à Londres le tournage de son premier film en anglais "Intimacy".

    "Apprendre à connaître une autre culture et s'en imprégner, connaître d'autres acteurs, c'est ce que j'ai fait à Milan en 1970, à Bayreuth en 1980, deux expériences qui remplissent encore ma vie et auxquelles je veux ajouter Londres aujourd'hui" déclare Patrice Chéreau lors d'un communiqué de presse dans la capitale britannique.

    Le cinéaste s'est, tout au long de sa carrière, résolument tourné vers le cinéma à visée européenne. Pour se faire il part à la rencontre d'auteurs, d'acteurs, de talents étrangers, tant dans la langue que dans la culture. Il affirme son appartenance à un monde pluri-culturel sans lequel la construction de l'Europe ne veut plus rien dire.

    Son dernier projet, Intimacy, illustre son propos à la perfection. Patrice Chéreau a choisi Londres comme pied-à-terre et un casting anglais jusqu'au bout des ongles.

    On retrouve côte à côte Mark Rylance (Henry V at Shakespeare's Globe, 1998), Kerry Fox (Fanny and Elvis, 1999), Timothy Spall (Topsy-Turvy, 1999) et la chanteuse Marianne Faithfull.

    Le scénario, qu'il a rédigé en compagnie de Anne-Louise Trividic, est en langue anglaise. Il est adapté d'un recueil de nouvelles écrites par Hanif Kureshi à qui l'on doit les scripts de My beautiful laundrette, Sammy et Rosie s'envoient en l'air et My son the fanatic.

    C'est l'histoire d'Elle qui vient chez Lui chaque mercredi après-midi, uniquement pour le sexe. Son taxi l'attend dehors. Ils ne parlent pas mais un courant doit passer entre eux parce qu'ils se couchent près de la table sans un mot.

    Une semaine plus tard, Elle est là, à la même heure. Ils se déshabillent tout de suite... Si le sexe est un moyen de se rencontrer et de se connaître, que sait-il d'Elle ?

    La société Telema de Charles Gassot produira le film dont la sortie est prévue en octobre ou novembre prochain. Le réalisateur avoue avoir voulu rester fidèle à l'esprit des récits de Hanif Kureshi.

    C'est la raison pour laquelle, tout comme Michel Blanc et Arnaud Desplechin avant lui, il plante sa caméra dans la cité londonienne. Patrice Chéreau souligne la "vitalité étrange du cinéma anglais" qui se fiche éperdument de savoir s'il respecte le bon goût.

    Au sujet de son film, Patrice Chéreau déclare dans une note d'attention : "Voici un sujet de film dont les Anglais diront qu'il est terriblement français, tandis que les Français le jugent typiquement anglais."

    A travers ce long métrage, le réalisateur français désire "arracher le secret" de la sauce cinématographique anglaise pour agrémenter son plat et lui éviter de n'être "qu'une abstraction française".

    A.L.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top