Dans Adieu, plancher des vaches qui vient d'être récompensé par le prix Louis Delluc, Otar Iosseliani parle de la jeunesse, de ses espérances et de ses déceptions. Né en Géorgie en 1934, il tourne en France depuis 1982. Son travail est régulièrement primé. Et la lumière fut et Brigands chapitre VII ont raflé le grand prix du Festival de Venise.
Avec Paris pour décor, Iosseliani interprète un père alcoolique dont le fils (Nico Tarielashvili) fuit son milieu bourgeois et sa mère (Lily Lavina), redoutable femme d'affaires. Il vit volontairement d'expédients et se retrouve en prison. A sa sortie, il rentre au bercail que son père vient justement de quitter.
En 1998, c'est L'ennui de Cédric Kahn qui a décroché le prix. Il a été créé en 1937 à la mémoire d'un jeune cinéaste et écrivain mort à 33 ans qui fut l'un des premiers critiques de cinéma. Cette année-là, le lauréat est Jean Renoir (Les bas-fonds). Il sera suivi par Marcel Carné (Quai des brumes), Jean Cocteau (La belle et la bête), Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud), Jacques Demy (Les parapluies de Cherbourg), Jacques Tati (Les vacances de monsieur Hulot)...
Nouveauté de la part du jury présidé par Gilles Jacob (délégué général du Festival de Cannes), il a décerné un "prix Delluc du premier film" à Voyages. Le film écrit et réalisé par Emmanuel Finkiel est un travelling dans la mémoire douloureuse de trois femmes, d'Auschwitz à Tel Aviv en passant par Paris. Son court métrage Madame Jacques sur la Croisette avait obtenu un César en 1997. Il a notamment assisté Bertrand Tavernier pour L'appât, Krzysztof Kieslowski sur Trois couleurs : Bleu et Rouge. C.R
