Thomas Vinterberg entame le tournage de son quatrième film. Après Festen et son prix spécial du Jury à Cannes en 1998, le réalisateur danois prépare Le Troisième mensonge, adaptation du dernier volet de la trilogie d'Agota Kristof, composée du Carnet, de La preuve, et du Troisième mensonge. Ce sera le Dogma#4.
Le film sera produit par une société canadienne, la Canada's Alliance Atlantis Pictures. Son président, Andras Hamori, a décrit ce film comme "une histoire très riche, jonglant avec une tragédie familiale, les horreurs de la guerre, et l'extraordinaire pouvoir de l'imagination enfantine." Le Troisième mensonge narre les aventures de deux frères jumeaux, Klaus et Lucas, qui se retrouvent enfin après avoir été séparés à l'âge de quatre ans. Mais la réunion n'est pas si simple que ça, et leur confrontation après tant d'années va entraîner crises, remises en questions, et changements de personnalité.
Même si le film est produit par des canadiens, Thomas Vinterberg restera fidèle aux règles érigées dans Dogma95, une méthode de réalisation concoctée avec son ami Lars Von Trier. Leur charte prône l'utilisation de la vidéo, caméra à l'épaule et décors naturels, et fait souvent appel à l'improvisation. Il s'agit d'une sorte de retour aux sources du cinéma comme reportage et fiction à la fois, avec la volonté de démocratiser les moyens de production : si un film en vidéo digitale gagne un prix à Cannes, alors n'importe qui peut y présenter son film de vacances.
Un tel dogme a permis à de jeunes réalisateurs de produire et diffuser leur premier film, grâce à l'utilisation peu coûteuse de la vidéo. Il y a déjà 3 films estampillés Dogma95 (véritable marque de fabrique à présent) : Festen, Les idiots de Lars Von Trier, et Mifune de Søren Kragh-Jacobsen. Il y en aura bientôt cinq avec le prochain film de Jean-Marc Barr Lovers Dogma#5.
Un style qui petit à petit fait des émules, et pourrait bien entraîner une révolution de velours dans le palais du cinéma. A.D.