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Attention, messieurs les méchants. La célèbre justicière de la fin des seventies, Wonder Woman, pourrait de nouveau sévir. La Warner Bros et le producteur Joel Silver (la série de L'Arme fatale) travaillent sérieusement sur l'adaptation pour le grand écran des aventures du super héros féminin. Le réalisateur Ivan Reitman (Ghosbusters, Six jours, sept nuits) serait intéressé par ce projet.
Mais, qui pourrait incarner la belle Amazone ? Les spéculations vont bon train sur le Net. On cite souvent les noms de l'acrobate Catherine Zeta-Jones (Haute Voltige) comme prétendante ; mais aussi, de la petite fiancée de Superman, Teri Hatcher, de la sauveteuse de charme, Alexandra Paul (Alerte à Malibu) ou de Courtney Cox, la Monica de la série Friends.
Mais, c'est Sandra Bullock, à l'affiche actuellement avec Ben Affleck dans Un vent de folie, qui semble retenir l'attention des producteurs. La porte-parole de l'actrice dément, pour l'instant, les contacts, se bornant simplement à dire que ce ne sont que des rumeurs et que Sandra est surchargée de projets en tout genre. Bref, tout est à prendre au conditionnel.
Créée dans les années quarante, Wonder Woman apparaît des traits de crayon de William Moulton Marton. Star des comic books, la justicière ne s'anime que dans les années soixante-dix. D'abord, en 1974, dans un pilote (inédit et introuvable) avec Cathy Lee. Puis, à partir de 1976, sous le physique de la brune Linda Carter. Durant trois saisons et soixante-deux épisodes, elle incarne la puissance féminine à l'état pur. Toujours sexy, habillée d'un short étoilé satiné et d'un décolleté rouge imposant (elle n'a pas besoin de Wonderbra, la donzelle), l'Amazone Wonder Woman ne se sépare jamais de son lasso (pas Gloria) pour attraper les bandits et de ses bracelets en or pour arrêter les balles. Sorte de Superman au féminin, elle possède tous les artifices de la League of justice, organisation secrète d'Amazones vivant dans une île paradisiaque, pour accomplir ses besognes : charme, séduction, filouterie, pouvoirs surhumains… Cette Golden Lady évolue dans un univers kitsch, coloré, aux limites de la science-fiction et du fantastique. Elle devient le symbole de la libération de la femme. Les hommes n'ont plus qu'à bien se tenir. Le super héros féminin débarque. Wonder Woman est en quelque sorte la mère spirituelle des Ripley, Xéna et autres Buffy.
Wonder Woman sur grand écran, why not ? Mais, on peut s'interroger sur les motivations de Hollywood à vouloir adapter une série télé populaire. Manque d'inspirations ? Ou volonté de toucher un maximum de biffetons, sans le moindre effort?
A l'heure où l'on parle d'un revival au ciné de Drôles de dames, L'Homme qui valait trois milliards et d'Agence tous risques, on s'aperçoit que les réussites de transposition du petit au grand écran ne sont pas légions. Les films récents tels que Le Saint, Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Lost in Space ou X-Files, le film se sont révélés être (n'ayons pas peur des mots) des navets. Reprendre une série culte pour le compte du cinéma est un exercice périlleux, car à l'arrivée, elle perd beaucoup de son âme et de son esprit, même en présence de stars incontestées. Exploiter la nostalgie s'avère donc un défi casse-gueule.
Qui ose rêver, un jour, de voir Starsky et Hutch, Thierry La Fronde ou Friends sur grand écran ? Pas moi, en tout cas. L.B