Prise de conscience du fléau ou simple prétexte pour faire de l'argent, toujours est-il que l'extrémisme, sous toutes ses formes, s'est montré très présent cette année sur les écrans.
Les publics français et américains ont assisté à la mise en place de la loi martiale avec Couvre-Feu d'Edward Zwick. Abordant le problème du terrorisme islamique, ce film a accumulé les plaintes issues de la communauté arabe des Etats-Unis. Toujours en quête d'un nouvel ennemi depuis la fin de la Guerre Froide, Couvre-Feu n'a pas hésité à caricaturer les terroristes à des fins lucratives.
Plus cynique, American History X (inédit en France) traite du fascisme au quotidien. S'appliquant à décrire la vie d'un nationaliste américain, le film de Tony Kaye a déclenché une violente polémique outre-Atlantique. American History X connaît d'ailleurs quelques démêlées avec la justice. Le réalisateur exige 200 millions de dollars aux producteurs. Il estime inacceptable que certaines scènes de son film soient remaniées.
Autre film sujet à polémique, Un élève doué de Bryan Singer (le 20 janvier en France). Tiré d'une nouvelle de Stephen King, il raconte l'obsession morbide d'un adolescent pour les horreurs perpétrées par les nazis. Son étrange relation avec un ancien criminel de guerre allemand n'a pas du tout été appréciée par les critiques. Pour la petite histoire, la SAG (Sreen Actors Guild) s'est insurgée contre une scène où l'on voit des jeunes figurants nus à l'occasion du douche collective.
Aussi grave mais traité avec énormément d'humour, La vie est belle de Roberto Begnini. Transporté par la personnalité unique de son réalisateur, ce film a recueilli des réactions mitigées. Adoptant la farce pour décrire la Shoah, Roberto Begnini s'est heurté à l'incompréhension de certains. Mais déjà récompensé par le Grand prix du jury au dernier festival de Cannes, La vie est belle est devenu depuis un sérieux outsider pour les prochains Oscars. C.V