73 secondes et boom ! Ce fut le big bang. Le rêve américain de renouveler ses exploits intergalactiques (!) et son désir d'hégémonie dans l'espace se sont volatilisés en l'espace de quelques secondes. Or, des passagers étaient présents à bord. Ainsi, sept membres d'équipage dont une institutrice, Christa McAuliffe, qui devait rentrer dans l'histoire en incarnant la première personne civile à faire un petit tour dans l'espace, ont péri. Le hic est que un ingénieur nommé Roger Boisjoly avait fait part de ses réserves à la NASA à propos de la fiabilité de Challenger. La NASA doit-elle assumer une part de responsabilité dans ce drame? L'enjeu politique semble l'avoir remporté sur la raison humaine.
La Fox a décidé d'acheter les droits d'auteur de Boisjoly et ceux du roman de Joseph Trento 'Prescription for a Disaster : From the Glory of Appolo to the Betrayal of the Shuttle'.Le président du studio, Sanford Panitch, a mené une véritable enquête durant un an afin de réunir diverses informations sur Challenger. Le film 'Challenger' , plusieurs fois adapté pour la télévision, sera produit par David Friendly, dont la dernière production est 'Dr. Doolittle', sous l'égide de Tom Rothman's Fox film division. Graham Yost, le scénariste de 'Speed ' , rédigera le script de 'Challenger ' .
Selon Friendly, 'Roger Boisjoly est un vrai héros'. Un héros ? Peut-on dire qu'il s'agit d'un héros alors que Challenger incarne le plus grand drame de toute l'histoire spatiale ? Friendly, hypocrite, ose même prétendre que 'le but du film n'est pas de diffamer la NASA. Le film relate juste une tragédie qu'un concours malheureux de circonstances a favorisé.'.
Paradoxe : alors que Friendly affirme que Boisjoly est un héros, il soutient aussi la NASA. Pourquoi cherche-t-il à rester neutre à l'instar de Yost qui pense que c'est au spectateur de désigner le responsable ? Il n'y a aucun doute sur la responsabilité de la NASA et de Reagan. Ma is il est préférable de le suggérer à mots couverts car la Fox a des projets avec la NASA et une polémique quant au rôle de celle-ci risquerait de tout compromettre. Business is business.