Cinq ans après Mes Provinciales, Jean-Paul Civeyrac réalise son nouveau film, Une femme de notre temps. À la croisée des genres, entre le drame et le thriller, l’histoire suit Juliane, une commissaire de police, qui découvre l’infidélité de son mari. Une suite d’événements tragiques va contraindre l’héroïne brisée à commettre l’irréparable.
Pour ce rôle de femme esseulée, le cinéaste se tourne vers Sophie Marceau. “J’ai écrit le scénario sans penser à une actrice et c’est seulement quand le projet est entré en production que j’ai pensé à Sophie, admet Jean-Paul Civeyrac à l’occasion d’une table ronde avec l’actrice. Je savais qu’elle pouvait rendre ce personnage émouvant, qu’elle allait lui amener de la chaleur.”
Des personnages sombres et graves, Sophie Marceau en a incarné plusieurs au cours de sa carrière, notamment sous la direction d’Andrzej Żuławski. Dans Une femme de notre temps, elle prête ses traits à une héroïne qui prend sa vie en main, avant de voir son destin lui échapper. Un rôle peu bavard, mais qui lui permet d’exprimer de nombreuses choses. “Le film a un autre langage, un langage intérieur, plus intime”, précise-t-elle.
Elle poursuit : “Lorsque Juliane perd les piliers de sa vie, c’est comme un grain de sable qui entre dans la machine pour tout enrayer.” Une femme de notre temps montre comment ce personnage, soumis à une tension constante, en vient à se noyer dans la folie. Une folie qui atteint son apothéose dans une dernière partie où le désir de vengeance, plus fort que tout, prend le dessus.
Propos recueillis par Thomas Desroches, à Angoulême, en août 2022.
Une femme de notre temps, au cinéma le 5 octobre.