Le 16 septembre dernier, Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans, est décédée après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour des cheveux mal rangés sous son voile. Depuis, les iraniennes se révoltent et descendent dans la rue pour manifester.
D'après les forces de l'ordre, Amini a "soudainement souffert d'un problème cardiaque et été immédiatement transportée à l’hôpital". Elle est malheureusement décédée après trois jours de coma, sans qu'il y ait eu "de contact physique" entre les policiers et la victime.
Cette version des faits est remise en cause par de nombreuses personnes, qui accusent les agents de mauvais traitements ayant entraîné la mort de la jeune étudiante.
Depuis deux semaines, ces femmes courageuses crient leur colère malgré la répression. Pour les soutenir, 53 artistes françaises se sont filmées en train de se couper une mèche de cheveux. Une vidéo a ainsi été dévoilée sur les réseaux sociaux.
On peut y voir notamment les comédiennes Juliette Binoche, Julie Gayet, Charlotte Rampling, Laure Calamy, Muriel Robin, Marion Cotillard, Eye Haidara, Isabelle Carré, Alexandra Lamy ou encore Isabelle Adjani.
En fond sonore, on peut entendre l’interprétation en farsi du chant de révolte partisan italien Bella Ciao, devenu l'hymne de la révolte des iraniennes.
"Mahsa Amini était une jeune femme de 22 ans. Le 13 septembre, elle a été arrêtée et maltraitée par la police des mœurs jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il lui était uniquement reproché d'avoir porté le voile de manière inappropriée. Elle est morte pour avoir laissé paraître quelques mèches de cheveux. Sa mort a indigné et ému l'Iran et le monde.
Depuis la mort de Mahsa, survenue le 16 septembre, le peuple iranien, les femmes en tête, manifeste au péril de sa vie. Ce peuple n'espère qu'un accès aux libertés les plus essentielles. Ces femmes, ces hommes, demandent notre soutien. Leur courage et leur dignité nous obligent. Il est impossible de ne pas dénoncer encore et toujours cette terrible répression.
Les morts et les mortes se comptent déjà par dizaines, parmi lesquels des enfants. Les arrestations ne font que grossir le nombre des prisonniers et prisonnières déjà détenus en toute illégalité et trop souvent torturés. Nous avons ainsi décidé de répondre à l'appel qui nous était lancé en coupant, nous aussi, quelques-unes de ces mèches", a déclaré le comité de soutien aux iraniennes.