"Les habitants (...) ont été réveillés vers 3 heures du matin aujourd'hui par une pluie d'oiseaux se jetant contre leurs domiciles. Des oiseaux de mer morts ou assommés jonchaient les rues et les routes dans le brouillard de l'aube naissante."
Ces quelques lignes, dignes d'un film d'horreur, semblent sortir tout droit du script des Oiseaux, célèbre long métrage d'Alfred Hitchcock (diffusé hier soir sur Arte), dans lequel Tippi Hedren et Rod Taylor font face à de violentes et inexplicables attaques de volatiles.
Pourtant, ce n'est pas sur un écran mais bien dans la vie réelle - et plus précisément en première page du quotidien californien The Santa Cruz Sentinel - que le 18 août 1961, deux ans avant la sortie du film de Hitchcock, les habitants des environs ont pu lire ces mots glaçants.
En effet, la veille, des milliers d'oiseaux marins s'étaient mystérieusement écrasés sur la ville de Santa Cruz. Un événement incompréhensible, que les scientifiques ont d'abord associé aux conditions météorologiques et à la brume, qui aurait selon eux désorienté les animaux.
De quoi éveiller la curiosité d'Alfred Hitchcock qui, à l'époque, était justement en train de préparer le tournage des Oiseaux, adaptation d'une nouvelle de Daphné du Maurier. Ayant eu vent de cet étrange fait divers, le cinéaste s'en est immédiatement emparé pour nourrir l'environnement visuel de son futur film.
Universal Pictures
Ce n'est qu'en 2011, une cinquantaine d'années plus tard, que le mystère des oiseaux de Santa Cruz a enfin été résolu. Ainsi que le raconte un article du Monde, une étude de Nature Geoscience menée par des océanographes américains a découvert que cette nuit-là, le comportement étonnant de ces milliers d'oiseaux était tout simplement dû à... une intoxication alimentaire.
En effet, selon les scientifiques, les volatiles californiens auraient ingurgité une algue microscopique très particulière, émettant une toxine spéciale capable de créer une importante confusion chez les oiseaux.
Les redoutables créatures fictives de Hitchcock auraient-elles subi le même sort, ce qui expliquerait leur agressivité dans le long métrage ? L'histoire ne nous le dit pas. À chaque spectateur, donc, de se faire son propre avis.
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