De quoi ça parle ?
Samedi 28 octobre 2017, 12h10. Deux hommes débarquent, affolés, à la gendarmerie de Gray. Jonathann Daval, accompagné de son beau-frère, vient signaler la disparition de son épouse, Alexia. Celle-ci est partie faire un jogging le matin et n'est pas revenue. Que lui est-il arrivé?... Pendant 3 mois, les gendarmes vont mener une enquête implacable, exemplaire, le plus discrètement possible, pour amasser des preuves, puis faire avouer celui dont ils ont la conviction qu'il ne dit pas tout : Jonathann.
Lundi 12 septembre à 21h10 sur TF1, et d'ores et déjà disponible sur Salto.
C’est avec qui ?
Découvert par le grand public dans Demain nous appartient où il se glissait dans la peau de Rémi, Liam Baty campe ici Jonathann Daval. Son épouse à l’écran, Alexia Daval, est interprétée par Maud Baecker (L’amour (presque) parfait), elle aussi transfuge du feuilleton à succès de la première chaîne, dans lequel elle prête ses traits à Anna.
Les parents de la victime, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, sont joués par Michèle Bernier (La Stagiaire) et Jérôme Anger (Le saut du diable). La sœur et le beau-frère de la défunte, Grégory et Stéphanie Gay, sont quant à eux incarnés par Raphaël Ferret (Vise le cœur) et Ingrid Donnadieu.
Vanessa Guide (3615 Monique) et Thierry Neuvic (La Maison d’en face) donnent vie à l’écran à Magali Paulin et au Commandant Dacosta, les policiers en charge de l’enquête autour du meurtre d’Alexia.
Ça vaut le coup d’œil ?
Réalisé par Christophe Lamotte et écrit par les scénaristes Emmanuelle Rey-Magnan et Pascal Fontanille, Le Mystère Daval est une fiction librement inspirée de faits réels, d'après le livre L'affaire Alexia Daval - la vraie histoire de Laurent Briot et Christophe Dubois.
Après la diffusion d’Une affaire française sur TF1 en 2021, la première chaîne s’attelle encore à la lourde tâche de porter à l’écran un sordide fait divers, qui a autant fasciné que choqué la France. Ici, tout a commencé lorsque Jonathann Daval a signalé la disparition inquiétante de sa femme à la police.
Le corps d’Alexia Daval a rapidement été retrouvé et le mari de la défunte a toujours clamé son innocence, avec le soutien de la famille de la victime qui le considérait comme l’un de ses membres. Pourtant, les preuves se sont accumulées contre lui et, en garde à vue, il a avoué avoir tué son épouse accidentellement car il voulait soi-disant "la calmer".
Plus tard, l’assassin a changé sa version des faits pour présenter aux autorités un scénario de complot familial, impliquant les Fouillot et les Gay, afin de tenter de se dédouaner. Lors d’une confrontation avec Isabelle, la mère d’Alexia Daval qui aimait son gendre comme son propre fils, le tueur a finalement admis avoir tout inventé et qu’il était le seul responsable.
Ponctué de rebondissements improbables et s’achevant sur une résolution effroyable, le féminicide d'Alexia Daval a sur le papier tout pour permettre de produire un téléfilm passionnant. Hélas, ici, on se sent généralement déconcernés par ce que que l’on veut nous montrer.
Surmédiatisé et récent, ce drame est encore très présent dans l’esprit des Français. Peut-être à cause de cela, la détresse et la désillusion jouées par les comédiens sont difficiles à croire quand on a encore en tête les visages meurtris des véritables protagonistes de cette terrible histoire. Les acteurs font aussi preuve d’un certain manque d’intensité dans la majorité de la fiction.
On peut également regretter que l’affaire se déroule pure et dure sous nos yeux, de manière trop rigide, étape par étape, sans jamais suffisamment s’attarder sur la psychologie complexe et déroutante de Jonathann Daval, que tous ses proches s’évertuaient pourtant à qualifier de "vrai gentil"...
Le rythme de la fiction est lent et la tension peine à monter au fil du visionnage. Certaines séquences sont intéressantes car, via les personnages des policiers ou de la profileuse (Alika Del Sol, Ici tout commence), on découvre les techniques des enquêteurs pour élucider une affaire criminelle. Cependant, ces scènes très explicatives alourdissent au passage le récit. Dommage.
Malgré tout, Le Mystère Daval offre quelques moments clés relativement réussis. Les scènes des aveux du meurtrier face à sa belle-mère ou celle de la reconstitution du crime sont plutôt émouvantes. Elles permettent tout du moins aux téléspectateurs de voir Liam Baty explorer un registre différent de celui dans lequel on a l’habitude de le suivre. La ressemblance entre l’acteur et Jonathann Daval est d’ailleurs troublante.
Pas suffisamment habitée, cette adaptation scolaire a des chances de plaire aux adeptes de faits divers.