Qui aurait parié, en voyant ses sketchs avec Keegan-Michael Key, que Jordan Peele deviendrait l'un des nouveaux grands noms de l'épouvante, au moment de passer derrière la caméra ? Il y avait certes quelques indices dans leurs créations, parfois angoissantes et où transparaissait l'influence de La Quatrième Dimension (dont il a ensuite supervisé et narré le reboot). Mais il a vraiment pris la majorité du public par surprise avec Get Out.
Us a ensuite suivi, et voici aujourd'hui Nope, son troisième long métrage en tant que réalisateur. Il est cette fois-ci question d'une découverte surnaturelle dans une vallée perdue au fin fond de la Californie, mais la recette reste la même, avec ce mélange de cinéma de genre et de commentaire social, qui fait une fois de plus des merveilles. En plus de faire frissonner.
Un nouvel opus dont le principal intéressé nous a parlé, en compagnie de ses acteurs : Keke Palmer, Steven Yeun, Brandon Perea ou encore Daniel Kaluuya, qu'il retrouve après Get Out.
Au moment de la sortie de Get Out, Jordan Peele l'avait présenté comme le premier des cinq thrillers sociaux qu'il comptait mettre en scène. Même s'il est quelque peu revenu sur ses propos depuis, en affirmant qu'il en ferait peut-être plus, il y a une vraie continuité thématique et stylistique entre ses films, à tel point que l'on reconnaît maintenant sa patte. Y compris dans les longs métrages qu'il ne fait que produire, comme le récent Candyman.
Comme dans Get Out et Us, le point de départ de Nope est autant un prétexte pour concrétiser de vraies envies de cinéma que pour parler de divers sujets. Et sans trahir le mystère, qui est aussi l'un des moteurs de son œuvre, sachez que cet opus évoque notamment la puissance des images, le regard, la société du spectacle ou encore la notion d'appropriation.
Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 14 juillet 2022
"Nope" est à avoir au cinéma à partir du 10 août :