Attendu pour le 17 août, Vesper Chronicles nous entraîne dans un futur post-apocalyptique, où les écosystèmes se sont effondrés.
Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme.
Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse.
Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte.
Ce film étonnant est porté par une jeune comédienne prometteuse, Raffiela Chapman. La Britannique de 14 ans a été dirigée par un duo de cinéastes, la lituanienne Kristina Buozyte et le français Bruno Samper. Vesper Chronicles est leur second long-métrage après Vanishing Waves (2012).
UN FILM AMBITIEUX
Pour mettre au point leur vision, les deux artistes ont travaillé cet univers plusieurs années, pendant lesquelles ils ont affûté leur approche de la génétique comme évolution logique de la science.
"Cette idée que plus la technologie va avancer et évoluer, plus elle va s’intégrer au vivant et devenir totalement organique.
Aujourd’hui on commence à stocker de l’information numérique sur de l’ADN. La prochaine révolution sera sans doute celle de la biologie synthétique, elle s’est déjà notablement accélérée pendant la pandémie", confie Bruno Samper.
La prochaine révolution sera sans doute celle de la biologie synthétique.
Afin de mettre en place cet univers, les cinéastes se sont inspirés de photos de plantes, d’insectes, de méduses, d’organismes aquatiques.
"Je suis très fan de Jean-Marie Pelt, qui avait cette émission au début des années 80, « L’Aventure des plantes », mais aussi de René Laloux et Roland Topor, créateurs de La Planète Sauvage.
On peut retrouver aussi des références à Jim Henson, à Miyazaki, mais aussi à des designers comme Neri Oxman, des architectes, notamment dans l’architecture prospective", explique le réalisateur.
BUDGET LIMITÉ, GRANDES IDÉES
Réalisé avec un budget limité, Vesper Chronicles a demandé beaucoup d'ingéniosité aux metteurs en scène. Par souci d'économie, ils ont tourné en Lituanie.
"Nous voulions créer un conte de fées très sombre, à destination notamment des adultes. Nous avons tout de suite réfléchi à la manière d’intégrer les atouts liés à un tournage en Lituanie, un pays magnifique par sa nature, ses forêts, ses rivières, ses paysages", souligne Kristina Buozyte.
Pour la réalisatrice, chaque décision doit inclure une réflexion sur le budget. "C’est notre deuxième film de science-fiction qui nécessite des effets spéciaux, après Vanishing Waves. Nous avons l’expérience.
Nous savons où doivent être les moneyshots, comment tirer le maximum des contraintes budgétaires. Nous ne voulons pas faire un film hollywoodien avec des effets numériques dans tous les coins. Il faut être intelligent, montrer plus avec moins", précise-t-elle.
UN MESSAGE SOCIAL ET ÉCOLOGIQUE
Le long-métrage est également porteur d'un message fort sur des thèmes sociaux et environnementaux. Selon Kristina Buozyte, au-delà du cadre de la science-fiction, Vesper Chronicles est aussi un récit initiatique portant un message pour notre société qui se tourne de plus en plus vers l’escapisme.
"Confrontés aux problèmes - économiques, sociaux, politiques - de plus en plus de gens préfèrent la fuite plutôt que de les affronter et de les résoudre. Notre protagoniste, Vesper, ne fait pas exception à la règle.
Confrontés aux problèmes - économiques, sociaux, politiques - de plus en plus de gens préfèrent la fuite plutôt que de les affronter et de les résoudre.
C’est une adolescente talentueuse, qui ne se résigne jamais à être une victime et qui utilise ses compétences et son énergie pour échapper à sa triste réalité, en poursuivant le rêve d’une Terre Promise", analyse la cinéaste.
Mais quand Vesper réalise que celle-ci n’existe pas, elle doit utiliser son potentiel pour créer cette Terre Promise là où elle se trouve.
"L’histoire fait également la critique d’un système qui assèche les ressources de la Terre, creuse le fossé entre une oligarchie et le peuple, et perpétue cette séparation en vendant et en régulant toutes les innovations", conclut Kristina Buozyte.