David Warner passe une enfance difficile. Ses parents déménagent souvent et divorcent lorsqu'il est adolescent. En échec scolaire, il commence à travailler très tôt (des petits boulots alimentaires), mais parallèlement se passionne pour le théâtre. Il entre ainsi à la Royal Academy of Dramatic Arts, puis en devient un membre. Il enchaîne alors les prestations scéniques principalement dans le registre classique, et passe des castings pour jouer dans des productions télévisuelles et cinématographiques.
Premier rôle
L'acteur obtient un premier rôle dans le film d'aventures emmené par Albert Finney, Tom Jones : de l'alcôve à la potence (1963). Trois ans plus tard, il incarne le personnage principal de Morgan, un jeune homme extravagant mais mal dans sa peau, qui finit par être incarcéré dans un asile psychiatrique.
Le visage discret de tant de grands films
Durant les années 1960 et 1970, David Warner tourne pour de grands réalisateurs, comme Sidney Lumet (MI5 demande protection, La Mouette), John Frankenheimer (L'Homme de Kiev), Sam Peckinpah (Un nommé Cable Hogue, Les Chiens de paille, Croix de fer), Peter Hall (Work Is a 4-Letter Word, Le Songe d'une nuit d'été, L'Arnaqueuse), Joseph Losey (Maison de poupée) ou encore Arthur Hiller (Morsures). Fort de son physique robuste et de son visage inquiétant, il se glisse souvent dans la peau de méchants.
Le natif de Manchester campe, au théâtre en 1965, King Henry VI dans "The Wars of the Roses". Côté séries, il joue le nazi Reinhard Heydrich dans Holocauste et le sénateur romain Pomponius Falco dans Masada, où sa prestation est récompensée par un Emmy Award du meilleur second rôle.
Il aurait pu être Freddy Krueger !
En 1984, David Warner est choisi avant Robert Englund pour prêter ses traits à l'un des méchants les plus célèbres du cinéma, Freddy Krueger. Mais il quitte le projet en raison de soucis d'emplois du temps. Sur grand écran dans les années 1980, l'acteur apparaît dans L'Ile sanglante, Bandits, bandits, Tron, L'Homme aux deux cerveaux, La Compagnie des loups, Waxwork et Star Trek 5 : L'Ultime Frontière (il reprend d'ailleurs son personnage de Gorkon en 1991 dans le sixième film de la célèbre franchise intergalactique).
À partir des années 1990, David Warner tend à privilégier le petit écran. On le voit toutefois endosser des personnages marquants au cinéma. Parmi eux, celui du Docteur Wrenn dans L'Antre de la folie (1995), un thriller de haute volée emmené par un Sam Neill détenu dans une glaçante institution, ainsi que le garde du corps de l'ignoble Hockley (Billy Zane) dans le culte Titanic (1998). Dans le lucratif film d'horreur Scream 2, en 1998, il campe le professeur d'art dramatique de l'héroïne pourchassée Sidney Prescott.
Le valet pas comme les autres de Titanic
Côté séries, David Warner joue Thomas Eckhardt dans Twin Peaks, Eli Levitt dans Wild Palms, le révérend Timothy Palmore dans Signs and Wonders ou encore Alexander Troy dans The Choir. Le comédien est également on ne peut plus actif en tant que doubleur pour les dessins animés, comme dans La Légende de Prince Vaillant, Batman, Gargoyles les anges de la nuit, Freakazoid !, Spider-Man, Toonsylvania, Men in Black, Quoi d'neuf Scooby-Doo ?, Doctor Who ou encore Le Monde Incroyable de Gumball.
Au début des années 2000, David Warner revient au théâtre et campe, entre autres, Andrew Undershaft dans "Major Barbara" à Broadway et le rôle-titre de "King Lear" de Shakespeare. Sur grand écran, il est visible dans le film de science-fiction La Planète des singes de Tim Burton. Il côtoie aussi Peter Mullan dans le drame présenté à Cannes Kiss of Life et Judi Dench dans Les Dames de Cornouailles. En 2010, il joue dans le film d'horreur Black Death et en 2013 dans Before I Sleep, où il incarne un poète reclus.
Un ultime rôle chez Disney
Dans les années 2010, David Warner est toujours très actif du côté de la petite lucarne. On le voit dans des épisodes de Inspecteur Barnaby, Mad Dogs, Penny Dreadful, Les Enquêtes de l'inspecteur Wallander et Ripper Street. Côté cinéma, il campe l'amiral Boom dans Le Retour de Mary Poppins (2018). La comédie musicale Disney marque sa dernière apparition au cinéma.
