Véritable séisme sur la Croisette lors de sa présentation au Festival de Cannes 2017, 120 battements par minute s’impose d’entrée de jeu comme un film majeur. Pour son sujet bien sûr. La lutte contre le sida a peu souvent fait l’objet de films, notamment en France. Mais aussi pour son esthétique et sa vigueur.
Situé à la fin des années 1980 et début 1990, le film de Robin Campillo peut faire un peu peur sur le papier. C’est pourtant à la fois une fresque historique magnifique, une histoire d’amour urgente et torride, et un cri de guerre jubilatoire. Centré sur un groupe d’activistes de l’association militante Act Up Paris, il est porté par des acteurs électrisants : Nahuel Perez Biscayart dans le rôle de Sean, Arnaud Valois dans celui de Nathan et Adèle Haenel qui joue Sophie.
Ensemble, ils luttent au quotidien pour faire reconnaître à l’Etat français l’urgence d’une intervention alors que le sida est en train de faire des ravages. Face à l’indifférence institutionnelle et générale, ils mènent des actions spectaculaires prenant à parti le gouvernement ou encore le monde de la recherche.
Robin Campillo place le spectateur en plein milieu du groupe d’Act Up, mettant en scène l’une des premières réunions de l’association. Comme les nouvelles recrues, on apprend les principes d’organisation, millimétrée et pensée dans les moindres détails. On vibre, on pleure, on exulte avec eux. On pleure aussi, inévitablement.
Tout au long du film, l’histoire d’amour entre Sean et Nathan agit comme un fil conducteur, un fil électrique qui envoie autant de décharges qui sont un appel à ouvrir les yeux. Sur l’urgence d’une prise de conscience collective.
120 battements par minute est disponible sur Netflix jusqu’au 30 juin.