De quoi ça parle ?
Leo Castaneda est espagnol, il vit à Bruxelles, où il conduit les métros de la ligne 6. Un soir, il croise le regard d’un jeune homme au bord du quai. Des yeux fiévreux de détresse, un visage familier… Leo reconnait son fils Hugo, lorsque celui-ci disparait tragiquement sur les rails ! Leo qui ne l’avait pas revu depuis plus de deux ans, va découvrir qu’Hugo était impliqué dans un braquage sanglant. Il va devoir affronter de violents criminels pour tenter de comprendre les raisons de la mort de son fils.
Des Misérables à Entre la vie et la mort
Après Les Misérables de Ladj Ly, que le cinéaste et Giordano Gederlini ont coécrit, ce dernier signe un nouveau long métrage, Entre la vie et la mort, qu'il réalise cette fois-ci.
Entre la vie et la mort est une histoire originale, que Giordano Gederlini a imaginé en s'inspirant d'éléments qu'il avait en tête, en lien avec sa vie partagée entre plusieurs pays : le réalisateur vit à Bruxelles, et est né au Chili. Il explique avoir également vécu à Barcelone et en France. "J’ai toujours été étranger dans les métropoles où je me suis installé. J’avais envie de parler de ces gens un peu décalés, pas tout à fait à leur place", indique-t-il dans le dossier de presse, pour souligner l'un des éléments déclencheurs de ce scénario.
Un film sombre et tragique
"Quand je présentais ce film aux producteurs et financiers, je parlais clairement d’un film crépusculaire. Évidemment qu’il y a du tragique dans le film. C’est pour cela que j’aime le cinéma de Jean- Pierre Melville, avec ces personnages sombres qui ne peuvent même pas se sauver eux-mêmes. Il y a du drame existentialiste dans cette histoire."
Et d'ajouter : "Castaneda (le héros du film) s’interroge : a-t-il été un homme bien ? S’est-il bien comporté en tant que père ? Il n’a pas eu le temps de s’expliquer avec son fils, de lui témoigner de la compassion, de l’affection, et ça le hante. Le film noir permet de porter ce type de douleur et il est certain que les codes de la tragédie se retrouvent dans le film noir."
Côté influences et références, Giordano Gederlini cite James Gray et le cinéma espagnol contemporain notamment : "J’ai été marqué par Little Odessa de James Gray. C’est un film qui reste modeste dans sa mise en scène, qui n’est pas spécialement spectaculaire, mais qui pose la question de la survie."
"On retrouve ce genre de questionnement dans les polars espagnols récents, avec une noirceur qui colle à tout et des personnages qui ne peuvent pas survivre, poursuit-il. C’est ce cinéma qui me donne envie de mettre en scène, d’échanger avec des comédiens ou un chef opérateur ou des comédiens."
Côté comédien justement, Giordano Gederlini a fait appel à un casting hétéroclite, espagnol, français et belge. Le rôle principal masculin est tenu par Antonio De La Torre, remarqué notamment dans le cinéma de Rodrigo Sorogoyen. "Dans un film noir, il faut des personnages très incarnés. Ici, ils sont aussi assez silencieux. (...) Le polar est plus intéressant quand les personnages ne sont pas seulement des stéréotypes de flics et de gangsters. J’ai essayé de faire en sorte qu’ils ne soient pas réduits à une fonction mais qu’ils aient quelque chose à défendre."
Entre la vie et la mort arrive au cinéma ce mercredi 29 juin.