Le Festival de Cannes est l'occasion pour des jeunes talents d'émerger et pour cette 75ème édition de cet évènement incontournable, Unifrance a décidé de braquer les projecteurs sur cette nouvelle génération de réalisateurs et réalisatrices, d'acteurs et d'actrices avec une sélection de talents à suivre.
Celles et ceux qui incarnent le renouveau du cinéma à travers leurs parcours atypiques, leur fraîcheur, leur audace et leurs choix de carrière exigeants, ou encore leur engagement ont été mis à l'honneur durant cette nouvelle édition à l'occasion d'un déjeuner rencontre.
Parmi les talents mis en avant par Unifrance, on retrouve Noée Abita (Ava, Slalom), a (Au nom de la Terre), Charline Bourgeois-Tacquet (Les amours d'Anaïs), Maïmouna Doucouré (Mignonnes), Karim Leklou (Bac Nord), Fanny Liatard et Jérémy Trouilh (Gagarine), Déborah Lukumuena (Divines), Rabah Naït Oufella (Grave, Nocturama), Agathe Rousselle (Titane), Anamaria Vartolomei (L'Evenement).
Les visages de la nouvelle génération
Qu'est-ce que cette nouvelle génération de talents du cinéma a de plus aujourd'hui ? Et qu'apporte-t-elle au monde du cinéma français ? Pour Rabah Naït Oufella, qui a commencé dans Entre les murs de Laurent Cantet, Palme d'or en 2008, et récemment à l'affiche de Arthur Rambo, "le cinéma avance" :
"Je pense que le casting sauvage y est pour beaucoup. Aujourd'hui on donne plus la chance à des jeunes qui n'auraient peut être pas fait énormément de choses. Et on se rend compte que ces jeunes là peuvent faire de grandes choses aussi et c'est bien qu'on leur donne la chance de le faire. Beaucoup de films nous ont prouvé que c'était possible. Il y a tous les ans, on a des nouvelles révélations, de nouveaux acteurs qui arrivent avec leur truc à eux.
C'est ce que j'essaie de mettre en avant. Par exemple, après Entre les murs, on m'a souvent demandé pourquoi je ne faisais pas d'école ou pourquoi je ne prenais pas de cours de théâtre. Et je pense que le plus important, c'est d'être à l'aise face à la caméra et d'apporter quelque chose de plus que soi. C'est tout aussi bien que tout ce qu'on apprend d'un peu plus scolaire."
Des jeunes talents exigeants et encadrés
La nouvelle génération du cinéma français arrive dans le milieu avec leur fraîcheur, leur spontanéité, leur bagage, parfois loin des conventions, ce qui n'empêche pas ces talents d'être exigeants dans leur carrière, comme l'explique Noée Abita, révélée dans Ava et César du meilleur espoir féminin pour Slalom et actuellement au cinéma dans Les Passagers de la Nuit. Pour elle, le plus important est un bon scénario :
"Je suis très attachée au scénario. Quand il est bien écrit, ça m'émeut. Le fait qu'il soit déjà une oeuvre à part entière, je suis impressionnée et ça m'intéresse. Et puis après, il y a le personnage. Parfois, c'est un petit personnage mais il me plaît tellement que je veux le faire. Par exemple, j'ai un film qui sort bientôt, Le Déhanché d'Elvis, j'ai un petit rôle mais j'ai adoré l'histoire. Et ça dépend toujours de l'histoire."
Même son de cloche pour Rabah Naït Oufella : "C'est le scénario qui prime. Les films sur lesquels le scénario ne me plaît pas, même si c'est un grand rôle, ça ne m'intéresse pas. Même s'il y a toujours un questionnement sur les choix de personnages, pour ne pas toujours jouer la même chose et me renouveler. Dans mes choix, le scénario peut être éliminatoire, le personnage non."
Surtout, ces nouveaux talents sont mieux encadrés par la profession que ne l'étaient leurs aînés, selon Noée Abita :
"Je pense qu'on est beaucoup plus encadré que les précédentes générations d'acteurs. Par exemple, je parlais avec Emmanuelle Béart [sa marraine des Révélations des César 2022, ndlr] et elle me racontait qu'au début de sa carrière, elle était un peu livrée à elle-même. Sa génération d'acteurs était seule. Aujourd'hui, c'est très cadré, on est très suivi. Les équipes sont assez concernées. Il y a quelque chose d'un peu plus posé et j'ai l'impression qu'il y a un plus grand cadre, en tout cas".