Après plusieurs mois d'absence, Candice Renoir revient ce soir sur France 2 pour une saison 10 inédite qui marque la fin d'un cycle pour la série policière, avant un téléfilm à venir actuellement en plein tournage en Corse, et une saison 11 tout juste commandée qui, sous des faux airs de reboot, délocalisera l'intrigue à Marseille. Afin de marquer un renouveau presque total pour Candice (Cécile Bois) et Antoine (Raphaël Lenglet).
À l'occasion du lancement de cette dixième fournée, Cécile Bois nous en dit plus sur ces six derniers épisodes du chapitre sétois de la série, sur le raisonnement qui a mené à la décision de cette "ultime saison" (qui n'en est pas vraiment une), et sur le premier unitaire de Candice Renoir, qui arrivera prochainement à l'antenne.
AlloCiné : À l'issue de cette dixième saison, Candice Renoir s’arrêtera sous sa forme actuelle, c'est-à-dire des épisodes de 52 minutes se déroulant à Sète. Après 10 saisons, vous aviez la sensation que c’était le bon moment pour faire bouger les choses ?
Cécile Bois : La question ne s’est pas vraiment posée de cette manière. Déjà à la fin de la saison 3, je me disais "Est-ce qu’on aura quelque chose à raconter en saison 4 ?". À la fin de chaque saison je me posais la question de savoir s’il était important de continuer. Donc là, naturellement, à la fin de la saison 9, je me suis encore posée encore la question. On se l’est tous posée je pense.
Quand on a su que ce serait notre dernière saison, la difficulté c’était de faire la bonne saison. Dexter, par exemple, que j’ai suivie, ils ont foutu en l’air leur dernière saison. C’est exactement ce qu’il ne fallait pas faire, toutes proportions gardées évidemment. Le fait qu’on ait été guidé dans l’écriture, dans le fait que ce soit fort en comédie, et dans le fait qu’il y ait une avancée probante aussi bien entre Candice et Antoine, que dans la vie de chacun des protagonistes de la série, je trouvais que ça avait du sens d’arrêter-là.
Le rythme de travail sur une série comme celle-ci est très prenant, surtout durant dix ans. Ça a également pesé dans la balance pour vous ? Vous aviez envie de pouvoir souffler un peu et de prendre du temps pour vous et votre famille ?
Oui, j’avais envie de rentrer un peu plus souvent chez moi et de pouvoir rebondir sur des projets et des personnages différents.
La série n’a jamais été aussi drôle et déjantée que dans cette saison 10. Les auteurs ont-ils eu envie d’y aller à fond et de se faire plaisir parce que, justement, la fin se profilait ? Il y avait une idée de lâcher prise ?
Je crois, oui. Tout à coup on est comme libéré d'une suite. On peut se permettre de dire les choses sans se poser la question de savoir si c'est bien ou pas d'énoncer la suite. C'était le but de cette saison 10, d'aller vers le haut en couleur, et d'en profiter à fond. De profiter de cette dernière saison dans tous les endroits où il était possible de le faire.
C’est aussi une saison où la relation entre Candice et Antoine est enfin autorisée. C’était important pour vous qu’on puisse les voir goûter au bonheur le temps de ces derniers épisodes ?
Absolument. Quand je lis les scénarios, en général je me place en tant que comédienne, mais je me place aussi beaucoup en tant que spectatrice. Et cette année j'étais contente de lire ce que j'avais envie de voir. Ça nous a beaucoup guidé tout au long de la saison.
Fabien MALOT - BOXEUR 7- FTV
Ces six épisodes sont également très profonds. La jeunesse de votre personnage est explorée dans l’un des épisodes, qui revient sur les circonstances du suicide de son père. Vous aviez fait part aux scénaristes d’une envie d'aborder à nouveau le passé de Candice ?
Non, je ne leur en avais pas parlé, ce sont les auteurs qui ont décidé de faire ressurgir tout ça. Mais c’est vraiment ça l’ADN de Candice Renoir, et l’unitaire que nous sommes en train de tourner en Corse en sera encore la preuve : on est vraiment dans de la comédie, dans la forme, mais toujours avec des moments de sincérité profonde. Ce qui permet de créditer toutes les folies qu’on s’autorise. Et cette saison 10 explique notamment la vocation de Candice et sa nécessité de protéger et de faire la justice.
Candice s’apprête à devenir grand-mère. C’est une jolie manière de passer à l’étape suivante et de boucler la boucle d’une certaine manière...
La thématique de cette saison est la transmission. Et comme Emma devenait héroïne de série télé, c’était logique et légitime qu’il y ait un enfant qui arrive au sein de cette saison de la transmission.
Raphaël Lenglet a déjà réalisé plusieurs épisodes de Candice Renoir, et il réitère l’expérience sur les épisodes 3 et 4 de cette dixième salve. Quel genre de directeur d’acteurs est-il ?
Il est super, parce qu’il est comédien lui-même. Et parce que depuis dix ans il nous connaît tous très bien. Il sait par quel angle nous aborder pour nous emmener là où il a envie. Et en même temps il est ouvert à nos suggestions. Il fait le tri dans tout ça. Après, il est parfois brouillon, il prend énormément d’énergie (rires). Parce qu’il a beaucoup d’idées et il aimerait toutes les réaliser, ce qui n’est pas possible.
Mais il est proche de nous, il connaît bien la série, et il sait ce qu’il aimerait voir et comment il aimerait voir évoluer les choses. En plus, il a fait des études scénaristiques donc il fait toujours une analyse des scénarios très pointue et très logique. On n’avance jamais avec une perte de temps. Et ça c’est hyper intéressant.
Peut-on s’attendre à revoir d’anciens visages dans cette dernière saison qui vient clore dix ans d’aventure avant les téléfilms à venir ?
Il y a des surprises dans le final de la saison, c'est certain. Mais si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais fait revenir tous les anciens (rires).
Fabien MALOT - BOXEUR 7- FTV
Que pouvez-vous nous dire sur le premier unitaire de Candice Renoir que vous tournez depuis le 11 mai en Corse avec Raphaël Lenglet, dans une ambiance annoncée entre Very Bad Trip et Certains l'aiment chaud ?
Autant la fin de la saison 10 clôture un chapitre, autant cet unitaire ouvre un chapitre sur la relation de Candice et Antoine. Après avoir attendu 10 ans pour être ensemble, ils ne sont peut-être pas à l’endroit où on espère qu’ils soient. C’est un téléfilm qui développe ça sur fond de polar. Mais c’est haut en couleur.
J’avais dit à la production qu’avec l’actualité ambiante, et plus encore depuis le Covid, il fallait offrir aux gens ce qu’ils attendaient en regardant Candice Renoir. C’est-à-dire une distraction, une bulle d’air, un moment de légèreté. On ne se prend pas au sérieux, on raconte quelque chose sincèrement, mais toujours le sourire aux lèvres. Je trouvais donc qu’il fallait miser sur la comédie et les scénaristes ont dépassé mes espérances. Ça part très, très fort.
Un temps annoncé, le projet de crossover avec Alex Hugo a été abandonné. C'était trop compliqué à mettre en place en termes de plannings et de production ?
Franchement, c’est à la chaîne qu’il faut poser la question. J’étais prête, je crois que Samuel Le Bihan l’était aussi. Ce sont des problèmes internes. Mais je ne perds pas espoir que ça se fasse un jour. Un peu plus tard, dans d’autres situations. Je trouve que l’idée de la rencontre entre les talons roses et l’ours des montagnes est séduisante. Ça peut être explosif. Et je connais bien Samuel, depuis très longtemps, donc ce serait de belles retrouvailles pour nous aussi.
Vous avez récemment terminé le tournage de la série Addict pour TF1. A quoi peut-on s'attendre dans ce thriller ?
C’est très différent de Candice Renoir. C’est un mélange de thriller, de comédie romantique acerbe. Il y a des personnages très forts, très définis. C’est réalisé par Didier Le Pêcheur avec qui j’avais envie de travailler, on se cherchait un petit peu depuis cinq ans. J’ai découvert Medi Sadoun pour qui j’ai beaucoup d’amour, Sagamore Stévenin qui a un talent de malade. Je suis encore une fois gâtée au niveau de mes partenaires de jeu. Je sais que c'est une vraie chance. Et j’ai hâte de voir le résultat.
L'an dernier, vous teniez le premier rôle de Gloria, déjà sur TF1. Il n'y aura pas de saison 2, c'est sûr ?
A priori, non, il n’y aura pas de saison 2. Il en a été question à un moment donné. Mais la première saison était tellement forte qu’il fallait au moins être aussi fort pour une suite. Quand on part de rien, ça va, mais quand on a un point de comparaison il y a une contrainte qui se multiplie par deux.
