AlloCiné : Quel bilan tirez-vous de ces deux ans passés dans la peau de Clotilde Armand dans Ici tout commence ?
Elsa Lunghini : Oula (rires). Ça a été un peu un tourbillon. Je suis arrivée sur la série et ça ne s’est pas arrêté depuis. Au départ je ne comptais pas m’installer là et finalement je suis là. Les choses se sont faites au fur et à mesure, sans que réellement je ne me pose des questions. Car je ne suis pas avec ma famille, c’est une vie un peu "à part". Je vis ça pendant un moment, je ne sais pas pour combien de temps exactement, mais en tout cas pour le moment je la vis. Et après on verra.
C’était un pari au départ ? Vous avez longtemps réfléchi avant d’accepter la proposition de TF1 ?
Je ne voulais pas le faire au départ. J’avais eu des propositions de quotidiennes auparavant et j’avais dit non. Car les feuilletons en question ne me plaisaient pas spécialement, pour être honnête. Et puis j’avais un peu peur du temps que ça me prendrait et de l’enfermement dans lequel ça allait peut-être me contraindre. Car ça peut empêcher d’accepter d’autres projets.
Mais quand on m’a proposé Ici tout commence, le rôle m’a énormément plu. L’idée de la série était originale, il y avait plein de choses à faire, et en tant que comédienne j’avais plein de choses à jouer. Je sentais que la série était ambitieuse et que ça allait être bien. Donc je n’ai pas hésité longtemps en fin de compte. Et on tourne dans un lieu un peu magique, donc c’était facile de dire oui.
Clotilde est un super personnage. Elle était très dure au début, et elle s’est un peu adoucie, grâce à Jérémy, à Rose, et à Joachim récemment. Vous êtes contente de son évolution ?
Oui, je suis contente. Ce qui est bien c’est qu’en fonction des intrigues il y a la nature de Clotilde qui est là, qui prend parfois le dessus. C’est une femme qui est ambitieuse, perfectionniste, un peu froide, exigeante.
Et ce côté exigeant ressort lorsqu’elle est en cuisine avec ses élèves notamment. Ou dans certaines intrigues où sa personnalité rigide prend un peu le dessus. Et c’est ce que j’aime : elle n’est absolument pas lisse. C’est un peu les montagnes russes avec elle, c’est le chaud et le froid tout le temps. C’est assez génial à jouer.
Et quand on y regarde de plus près, Clotilde peut avoir ce côté manipulatrice, mais ce n’est jamais fait méchamment, il y a toujours une bonne raison, on peut la comprendre. Mais il y a quand même une maladresse dans sa façon de faire. Ça manipule un peu, ça ment pour ne pas essayer de faire trop de mal, et finalement elle fait du mal. Elle se retrouve donc dans des situations pas possibles (rires). Mais on lui pardonne parce qu’il y a toujours une bonne raison derrière.
Clotilde a un côté très (anti)héroïne de soap à l’américaine, à la Dynastie ou à la Melrose Place. On pense notamment à Amanda Woodward. Ce sont des références qui vous parlent ?
Oui, c’est vrai. Il y a Teyssier, qui est le vrai méchant d'Ici tout commence, même si on peut avoir une certaine tendresse pour lui. Et Clotilde au début de la série était un peu son pendant au féminin. Mais on a découvert ses facettes multiples au fil du temps. Et je me suis beaucoup attachée à ce personnage. J’aime beaucoup Clotilde.
L’un des événements majeurs de ces derniers mois a été la séparation entre Clotilde et Guillaume. Avez-vous été surprise par cette rupture ?
Non, pas vraiment. Ça faisait déjà un moment que c’était lisible, que ce couple ne s’entendait plus vraiment. Ils étaient installés dans une routine, ils faisaient tout pour donner le change socialement, comme dans les familles bourgeoises. Mais il y avait un manque d’amour qu’on pouvait sentir dans ce couple. Il y avait de la tendresse, de l’attachement, mais l’amour n’était plus là.
Etes-vous déçue de moins tourner avec Bruno Putzulu ?
Je suis ravie de tourner avec Janis Abrikh, qui joue Joachim. J’ai une chance inouïe d’être tombée sur Janis, car c’est un garçon délicieux, c’est vraiment un bonbon. Et un très bon acteur.
Mais on s’entend tellement bien avec Bruno que c’était évidemment un plaisir de tourner avec lui. Après, de toute façon, on se croise, on se voit, on est tous ensemble les uns avec les autres. Donc ce n'est jamais fini.
Mais j’adore tourner avec Janis et j’ai l’impression que les téléspectateurs aiment beaucoup le couple Clotilde-Joachim. C’était un pari car quand on est en couple depuis le début de la série et qu’il y a eu des tromperies, ce n’est jamais évident de se faire aimer. Mais le couple marche tellement bien que les gens comprennent je crois.
Clotilde est partie un mois en Sicile avec Joachim. Vous aviez demandé à la production de vous libérer du temps ?
Oui, j’avais demandé à avoir un mois de break car j’avais beaucoup travaillé. J’avais besoin de me reposer. Mais j’ai ré-attaqué le tournage pour les prochaines intrigues, tout va bien.
Que pouvez-vous dire sur ce qui attend Clotilde pour son retour ?
Pour Clotilde, personnellement, je ne sais pas encore ce qui est prévu par les auteurs. Même par rapport au retour de Joachim. Mais il va y avoir des choses autour de Teyssier, qui va encore semer la zizanie à l’institut. Clotilde et beaucoup de personnages vont s’opposer à lui. Il va y avoir de nouvelles choses aussi qui vont se monter à l’institut.
Et j’ai aussi tourné beaucoup de séquences en cuisine avec les élèves, avec Axel (Thomas Da Costa), le neveu de Teyssier. Et ensuite il y aura évidemment les examens de fin d’année puis le concours, avec de nouveaux personnages qui vont arriver et d’autres qui vont partir.
On sait qu’un épisode catastrophe se prépare autour du bal de promo de l’institut qui va virer au drame. Clotilde sera-t-elle impliquée dans cette intrigue ?
Non, Clotilde n’est pas présente lors du bal. J’ai échappé à ça (rires).
Vous évoquiez des départs à venir. Récemment, Clément Rémiens et Lucia Passaniti ont quitté la série. Comment avez-vous vécu ces départs ?
C’est toujours dur, car on s’attache aux gens. Ici tout commence, c’est comme une troupe. Avec Lucia et Clément, on était tous ensemble dès le départ.
Mais j’ai beaucoup parlé avec Clément, j’ai suivi un peu l’évolution de sa réflexion. Il avait besoin de partir, c’était nécessaire. Il est jeune, il a plein de choses à vivre, plein de choses à faire. Je crois qu’il a envie de voyager, il a envie de se nourrir. Et c’est un gamin qui aime beaucoup le derrière de la caméra aussi. Il s’intéresse à la mise en scène, à la photo. Je pense qu’il y aura peut-être quelque chose de cet ordre-là pour la suite de sa carrière.
Ça faisait quatre ans qu’il était dans une quotidienne, c’est chronophage, c’est fatigant. Et il a commencé très jeune, donc à un moment donné c’est bien de vivre autre chose. Ayant commencé moi-même très jeune, je peux très bien comprendre tout ça.
Savez-vous si Jérémy sera amené à revenir à nouveau dans la série ?
J’ai l’impression que les auteurs ont envie de faire revenir Jérémy (Pierre Hurel) de temps en temps dans la série. Peut-être pas en tant que récurrent, mais c’est possible qu’il revienne ponctuellement, même si ce n’est pas en écriture pour le moment. Vu qu’il est en Australie, il peut très bien revenir voir ses vieux parents à Calvières (rires).
Avez-vous des envies pour l'avenir de Clotilde ? Plus de cuisine peut-être ?
J’en fais déjà pas mal. Et la production mise de plus en plus sur la cuisine donc depuis que j’ai repris le tournage j’en fais beaucoup. J’aime beaucoup l’équilibre entre les séquences de cuisine et le reste. La cuisine c’est très fatigant à tourner, car c’est très technique, et on a beaucoup de texte. En plus, le décor est extrêmement bruyant. Donc les journées en cuisine sont assez épuisantes, mais c’est super d’en faire.
Et à côté j’adore les intrigues plus dramatiques ou du quotidien. J’ai hâte que Janis revienne d’ailleurs, car on se marre bien et tout ce qu’on tourne autour de ce couple est très rigolo.
Aimeriez-vous tourner davantage avec Vanessa Demouy, afin d’explorer un peu plus la relation entre les deux sœurs Armand ?
Il va y avoir quelque chose avec Rose bientôt. Elle va revenir un petit plus pendant un moment à l’écran car il y a quelque chose de nouveau qui va se mettre en place au sein de l’institut. Et Rose va avoir un rôle dans cela. Mais pour l’instant il n’y a pas d’intrigue écrite autour des deux sœurs. Mais j’adorerais, bien sûr.