Harry Belafonte est décédé ce mardi a annoncé le New York Times. Chanteur engagé et impliqué dans la lutte pour les droits civiques, il avait 96 ans.
Ses débuts
Harold George Belafonte Jr., dit Harry Belafonte, profite d'une jeunesse dorée sous le soleil de la Jamaïque avant de retourner vivre à New York. Après avoir assisté à la pièce Home is the Hunter au Théâtre Noir Américain, il intègre le cours d'art dramatique du réalisateur allemand Erwin Piscator , le "Dramatic Workshop of the School of Social Research", où il fait ses classes en compagnie de Marlon Brando et Tony Curtis.
Parallèlement à une carrière de chanteur débutée sous la houlette de Monty Kaye, Belafonte consacre beaucoup de son temps libre à des causes humanitaires et pacifiques, notamment dans la lutte pour l'égalité des droits civiques, où il s'investit énergiquement, notamment aux côtés de Martin Luther King.
Engagé aussi à l'écran
Cet attachement à la cause humanitaire se retrouve tout au long de ses choix cinématographiques, en particulier dans la dénonciation de la discrimination. Son premier rôle au cinéma dans Bright Road (1953) lui fait incarner le principal d'un collège aux prises avec un élève particulièrement retors, dont il essaye de tirer le meilleur.
Il y rencontre l'actrice et danseuse Dorothy Dandridge avec laquelle il collaborera pour ses deux films suivants, Carmen Jones, réalisé par Otto Preminger et adapté de Bizet, puis Une île au soleil où il incarne un jeune politicien en devenir face à un riche planteur blanc.
Après avoir joué le dernier survivant noir de l'humanité dans Le Monde, la chair et le diable et le braqueur pour Robert Wise (Le Coup de l'escalier), il participe à la première réalisation de Sidney Poitier, Buck et son complice, qui raconte l'histoire d'un groupe d'esclaves affranchis essayant de passer au Colorado. Les deux hommes se retrouveront en 1974 pour un autre film réalisé par Poitier, la comédie grinçante Uptown Saturday Night.
Dans Grambling's White Tiger en 1981 et White Man en 1996, il évolue au coeur d'un système racial inversé : ce sont les Noirs qui rabaissent volontiers les Blancs, ceux-ci apparaissant même comme les pauvres et les exploités dans le film de Desmond Nakano. La discrimination change de bord mais pas de forme, et il s'agit toujours de la combattre avec emphase.
En parallèle, il fait aussi des caméos chez Robert Altman, dans The Player et Prêt-à-porter avant de tenir un rôle important dans Kansas City en 1996. Il retourne sur le grand écran pour deux dernières apparitions : un petit rôle dans Bobby d'Emilio Estevez en 2006 et BlackKklansman de Spike Lee en 2018.