Il y a 30 ans, un homme d'affaires nommé Peter Banning et incarné par Robin Williams s'envolait direction le Pays Imaginaire pour y retrouver ses deux enfants, enlevés par le redoutable Capitaine Crochet.
Hook, cette suite de Peter Pan en prises de vues réelles signée Steven Spielberg, également portée par Dustin Hoffman, Julia Roberts et Bob Hoskins, reste encore aujourd'hui un vibrant souvenir d'enfance pour de nombreux spectateurs qui ont grandi dans les années 90.
Pourtant, ainsi qu'il nous l'avait confié en interview en 2016 au Festival de Cannes, le légendaire réalisateur de Jurassic Park et des Dents de la Mer n'est pas un grand fan de son propre film.
En effet, alors que nous lui avions suggéré un lien de parenté entre Hook et le long métrage qu'il était venu présenter - Le Bon Gros Géant - le cinéaste nous avait immédiatement répondu qu'à son avis, les deux films étaient très différents, mais surtout que contrairement à ses enfants, il ne portait pas spécialement Hook dans son coeur :
"J'espère que [Le Bon Gros Géant] n'a rien à voir avec Hook", nous avait-il ainsi déclaré. "J'espère que c'est totalement différent. J'espère que c'est bien meilleur que Hook. Ceci dit, c'est intéressant, car je n'aime pas beaucoup Hook, mais mes enfants adorent ce film. Et il y a toute une génération de jeunes qui ont vraiment apprécié le film bien au-delà de ce que j'y avais mis."
Poursuivant en nous expliquant que Hook n'était "pas un conte de fées" mais plutôt "un énorme conte en technicolor sur l’amnésie, sur le fait de retrouver ses souvenirs, et donc son enfance", Steven Spielberg nous a également confié qu'il était heureux de voir de jeunes spectateurs apprécier son film, même s'il n'en était pas particulièrement fier lui-même.
Dans une interview pour le magazine Empire (relayée par le site Den of Geek), le réalisateur a par ailleurs expliqué qu'il s'était senti mal à l'aise dès le tournage du film :
"Je me sentais comme un poisson hors de l'eau en réalisant Hook. Je n'avais pas confiance dans le scénario, à l'exception du premier acte et de l'épilogue. Je n'avais pas confiance dans le corps du film. (...) Je ne savais pas vraiment ce que j'étais en train de faire, et j'essayais de peindre par-dessus mes incertitudes en donnant de la valeur à la production. Plus je manquais de confiance, plus les décors devenaient colorés."
En 2011, au micro de Entertainment Weekly, Spielberg avait également précisé que ses regrets sur le tournage du film étaient notamment d'ordre technique, et ne concernaient pas l'intégralité du long métrage :
"Il y a des passages de Hook que j'aime beaucoup. Je suis très fier de mon travail au moment où Peter s'envole en parachute par la fenêtre, en direction du Pays Imaginaire", avait-il déclaré.
"Je suis un peu moins fier des séquences qui se déroulent au Pays Imaginaire. Je suis gêné par ce monde extrêmement stylisé qu'aujourd'hui, bien sûr, j'aurais probablement réalisé en faisant jouer des personnages réels dans un décor complètement numérique. Mais nous n'avions pas la technologie pour le faire à l'époque, et mon imagination s'est arrêtée à la construction de décors réels, et à peindre des arbres en bleu et rouge."
Et si c'était justement ce côté organique, artisanal et ludique qui avait participé à faire de Hook un merveilleux souvenir d'enfance pour les trentenaires d'aujourd'hui ? Spielberg finira-t-il un jour par revoir son jugement sur son film ? Donnez-nous votre avis sur le long métrage dans les commentaires.
(Re)découvrez notre interview complète de Steven Spielberg...