Depuis sa sortie sur Netflix, le 1er décembre 2021, The Power of the Dog a remporté plus de 80 prix à travers le monde. Aux Oscars, le drame de la Néo-Zélandaise Jane Campion cumule un total de 12 nominations. Un record pour un film de la plateforme. Il s’érige même comme le grand favori de la 94e cérémonie, qui se tiendra le 27 mars prochain.
Adapté du roman éponyme de Thomas Savage, The Power of the Dog raconte l’histoire d’un cow-boy impitoyable, Phil Burbank (Benedict Cumberbatch). Lorsque son frère (Jesse Plemons) demande la main de Rose Gordon (Kirsten Dunst), l’homme met tout en œuvre pour la faire basculer dans la folie. Le fils de l’épouse, Peter (Kodi Smit-McPhee), un jeune garçon délicat, compte bien protéger sa mère.
Pour comprendre l’engouement autour de ce drame situé dans les plaines du Montana, il faut revenir à Jane Campion. Elle est la réalisatrice la plus saluée de sa génération. Par conséquent, chacun de ses films est un événement. En 1993, elle devient la première femme à recevoir la Palme d’or au Festival de Cannes avec La Leçon de piano. Pour The Power of the Dog, elle est nommée pour la seconde fois à l’Oscar de la meilleure réalisation. Elle est la seule cinéaste féminine à accomplir cet exploit.
À l’instar de Martin Scorsese, Jane Campion choisit la plateforme Netflix pour mettre en scène ce projet ambitieux et complexe. Elle utilise la figure virile du cow-boy de l’Ouest américain et change les règles du western. Ici, l’être vulnérable n’est pas celui que l’on croit. À travers le personnage de Peter, la réalisatrice dresse le portrait d’un jeune homme manipulateur, qui renferme en lui une violence sourde.
Alors que le western est connu pour mettre en scène des héros à la masculinité exacerbée, Jane Campion inverse les rôles. L’éphèbe est celui dont il faut se méfier, tandis que le cow-boy incarné par Benedict Cumberbatch - impressionnant - dévoile une sensibilité insoupçonnée.
Surtout, The Power of the Dog aborde un thème invisible dans le genre du western : l’homosexualité. Le sujet ne semble pas avoir plu à l’acteur Sam Elliott qui a vivement critiqué le film et ses “allusions” à la sexualité des personnages. “Qu’est-ce que Jane Campion connaît de l’Ouest américain ?”, a-t-il fustigé. La principale concernée n’a pas hésité à lui répondre, rappelant qu’il n’est lui-même qu’un acteur, “pas un cow-boy”.
The Power of the Dog est disponible sur Netflix.