Après la diffusion en début d'année de Meurtres à Blois et de Meurtres au Mont Saint-Michel, la collection policière à succès de France 3 est de retour ce soir avec un opus inédit intitulé Meurtres sur les îles du Frioul, qui plonge Francis Huster (Ici tout commence) et Jérémy Banster (Un Si Grand Soleil) dans une enquête pas comme les autres sur fond de rivalité père-fils, de secrets enfouis, et d'Alexandre Dumas.
Réalisé par Sylvie Ayme (Meurtres à Toulouse, Les Ondes du Souvenir) et écrit par David Crozier et Camille Guichard, Meurtres sur les îles du Frioul débute par le mort d'un célèbre éditeur marseillais, retrouvé assassiné sur les îles du Frioul, en pleine représentation théâtrale du Comte de Monte-Cristo.
Chargé de l’enquête, Victor Mariani, un jeune capitaine de la SRPJ de Marseille, est surpris de retrouver sur les lieux du crime son père, Pierre Mariani, légendaire commissaire lyonnais à la retraite. La victime étant un ancien camarade de service militaire qu’il n’avait pas revu depuis 50 ans, Pierre se fait nommer consultant sur l'enquête. Ce qui n’est pas du goût de Victor qui avait tout fait pour s’éloigner de ce père trop intrusif.
Mais, surtout, Victor est loin d’imaginer le secret tragique qui lie son père à la victime, ainsi qu’à ses propres origines…
Rencontrés au Festival de télévision de Monte-Carlo l'an dernier, quelques mois après le tournage, Francis Huster et Jérémy Banser nous en disent plus sur ce téléfilm et sur leur duo à l'écran et sur le plateau.
AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a tout de suite séduit dans Meurtres sur les îles du Frioul lorsque France 3 vous a proposé d'incarner Pierre et Victor Mariani ?
Jérémy Banster : C'était un tout. Les personnages et le scénario tout d'abord, car il y a une vraie rivalité et beaucoup de non-dits entre ce père et ce fils. Et finalement, cette enquête commune un peu forcée va les forcer à s'avouer quelques vérités, c'est passionnant et très bien écrit.
Ensuite il y a Marseille évidemment, c'était un plaisir de tourner dans un cadre pareil. Sous la direction de Sylvie Ayme, qui est une réalisatrice formidable. Et avec Francis Huster comme partenaire. Que demander de mieux ? Quand j’ai reçu le scénario, je n’ai pas hésité une seconde.
En plus, il y a un thème que j’adore, cette filiation, cette transmission père-fils. C’est quelque chose qui apparaît très souvent dans tous les films que j’ai pu défendre, même en tant que réalisateur et scénariste. C’était impensable que je ne fasse pas partie de cette aventure.
Francis Huster : De mon côté, ce qui m’a passionné dans ce Meurtres sur les îles du Frioul c’est de pouvoir enfin sortir d’un cadre. Anne Holmes [la directrice de la fiction française de France Télévisions, ndlr] a créé cette collection au succès inouï. Il y a eu plus de 70 épisodes je crois. Sylvie Ayme avait d'ailleurs déjà tourné un "Meurtres à…", Meurtres à Toulouse, qui avait été le record de la collection.
Et quand j’ai lu le scénario, qui tisse un parallèle avec Le Comte de Monte-Cristo, je me suis dit que ce serait le seul de tous les "Meurtres à…" qui ne ressemblerait à aucun autre. C’est un film des années 50, à la Hitchcock, à la Kazan, c’est-à-dire qu’il donne une image de Marseille complètement moderne.
Pour une fois, on ne retrouve pas tous les clichés sur Marseille qu’on voit trop souvent à l’écran. On est complètement actuel, loin de l'image datée de la French Connection. Le téléfilm offre des vues de Marseille sublimes. Les commissariats sont dans des buildings immenses et ultra modernes. Ça a de la gueule, vraiment. Et les personnages secondaires du téléfilm sont comme dans ces films hollywoodiens, ils sont extraordinaires. C’est un sacré film, et un sacré film de personnages.
Vous connaissiez-vous tous les deux avant de jouer dans ce téléfilm ?
Jérémy Banster : On s’était croisés, mais on ne se connaissait pas. On a appris à se connaître dans le travail, vraiment. On a beaucoup travaillé en amont du tournage, on se retrouvait les week-ends, tous les trois avec Sylvie Ayme. On a pu décortiquer le scénario, approfondir nos personnages. Donc quand on est arrivé sur le plateau, on était déjà dans une confiance totale. On était au cordeau. Il suffisait de quelques regards pour que Sylvie puisse affiner sa direction d’acteur vis-à-vis de nous.
Et c'était évidemment un immense plaisir de jouer avec Francis. C'est quelqu'un de très généreux. Et le fait de tourner avec un comédien comme lui nous pousse forcément à nous surpasser et à donner le meilleur, à chaque prise.
Francis Huster : C'était un bonheur. Mais, vous savez, j'ai dû prendre sur moi durant ce tournage (rires). Chaque matin je comptais le nombre de gros plans que Sylvie allait faire sur Jérémy Banster. Parce que bon, franchement, on ne comptait plus les moments où elle faisait des gros plans sur lui ou les scènes où elle le mettait à moitié à poil (rires).
Vous avez la sensation que ce "Meurtres à..." se démarque aussi des autres opus de la collection grâce à ce duo père-fils et grâce à l'ensemble de ses personnages ?
Francis Huster : Bien sûr. Vous savez, un duo existe avant tout et surtout grâce aux autres comédiens. C'était le cas pour Steve McQueen et Yul Brynner dans Les Sept Mercenaires, ou pour Gabin et Ventura. Et ce téléfilm en est encore la preuve.
Je trouve que le courage de Sylvie Ayme, c’est de ne pas se contenter de son duo d’acteurs. Elle sait faire confiance à tous ses comédiens, chacun porte le téléfilm à sa façon. Le succès de ce film vient de cet état d’esprit. Comme dans les romans d’Agatha Christie, on a des personnages secondaires qui nous passionnent et qui font qu’on en oublie presque Miss Marple et Hercule Poirot.
Jérémy Banster : C'est vrai, tout le monde est très juste. Tout le monde a son moment, sa partition à jouer. Sylvie a réussi à mettre en valeur et en lumière chacun. Et ça, ce n’est pas toujours évident dans un téléfilm. Ce film fait partie de la collection "Meurtres à...", et en même temps il existe de par lui-même, grâce à Marseille, à ce duo de flics, et à ces formidables personnages qui sont autour.
Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu Marseille filmée comme ça. De manière positive. On la voit souvent représentée de manière assez sombre. Là on a une ville de Marseille lumineuse, on a le Frioul, on a le château d’If, on a la mer Méditerranée, et les quartiers de Marseille. Et ça fait du bien de voir ça à l'écran.