Cinq ans après ses vacances cauchemardesques au Maroc, la pilule est encore difficile à avaler pour Rachel Deloache Williams. Elle est l’une des victimes de l'arnaqueuse Anna Delvey, aujourd’hui au cœur de la série Inventing Anna. En 2017, les deux amies partent en voyage et résident dans le plus bel hôtel de Marrakech. Très vite, l’enfer commence. La fausse héritière allemande prétend que sa carte de crédit ne fonctionne pas et laisse une facture de 62 000 dollars. C’est à Rachel de payer l’intégralité du séjour.
Depuis, la victime est l’une des figures clés de l’affaire Anna Delvey. En 2018, elle publie un article sur Vanity Fair et l'année suivante, un livre pour raconter son calvaire, My Friend Anna: The True Story of a Fake Heiress. Dès l’annonce du projet sur Netflix, Rachel Deloache Williams exprime sa colère et son incompréhension. Elle reproche à la plateforme de glorifier “une criminelle sociopathe et narcissique”.
Surtout, l’ancienne employée de Vanity Fair regrette de ne pas avoir été consultée par la production. Pourtant, à l’écran, une actrice, Katie Lowes, joue son rôle sous le même prénom. Elle pointe également du doigt la description qui est faite de son personnage : “une jeune femme crédule dont l’admiration qu’elle porte pour Anna lui coûtera son travail, son argent et sa vie.”
Inventing Anna sur Netflix : la vraie arnaqueuse Anna Delvey a touché une importante somme d'argent pour la série“J’ai conscience que la médiatisation m’expose à ce genre de risques (...), mais cette description est choquante”, fustige-t-elle dans un témoignage publié sur le site du Time. Elle ajoute : “Des millions de personnes verront Anna comme une anti-héroïne qui lutte contre ses démons et un monde qui sous-estime les jeunes femmes (...). C’est une réalité qui fait peur à voir.”
En parallèle du programme de Netflix, Rachel Deloache Williams est associée à un autre projet sur cette affaire. Elle a vendu ses droits à la chaîne HBO et à la productrice Lena Dunham pour une somme de 35 000 dollars. Si le contrat se concrétise, elle recevra 300 000 dollars supplémentaires.
Inventing Anna est disponible sur Netflix.