DE QUOI ÇA PARLE ?
Marty, conseiller financier de Chicago, blanchit discrètement de l’argent pour le compte d’un baron de la drogue. Lorsque son partenaire le trahit, il doit rapidement déménager avec sa famille aux monts Ozarks. Sur place, il se retrouve malgré lui opposé à un dealer local dont il concurrence dangereusement le business, ainsi qu’à un clan de petits voyous, dirigé par une jeune fille de 19 ans, qui cherche à lui soutirer de l’argent. En outre, il doit aussi éviter de se faire repérer par un agent du FBI tenace. S’il veut protéger sa famille, Marty doit rapidement blanchir l’argent sale, tout en s’adaptant à cette nouvelle vie.
Ozark de Bill Dubuque et Mark Williams. Les trois premières saisons et la première partie de la saison 4 de la série sont disponibles sur Netflix.
POURQUOI IL FAUT LA RATTRAPER ?
De la drogue, des cartels, du blanchiment d’argent, un coin paumé et une famille dysfonctionnelle… Oui, les ingrédients réunis dans Ozark semblent bien familiers. Mais la série Netflix créée par Bill Dubuque et Mark Williams ne se contente pas d’être un ersatz de Breaking Bad mais se révèle plutôt en être une digne héritière.
Si vous étiez fan de la série de Vince Gilligan, alors vous devriez vous laisser tenter par Ozark, qui passe malheureusement parfois inaperçue aux yeux des abonné(e)s de la plateforme américaine, noyée dans un catalogue très (trop?) fourni. Œuvre sous-côtée par le grand public, Ozark a pourtant réussi à se faire progressivement une jolie place dans le cœur des critiques et dans les cérémonies, avec 3 Emmy Awards à son actif.
Faisant partie des séries premium sur Netflix, Ozark peut compter sur une écriture brillante et incisive, qui gagne en qualité à chaque saison de surcroît. Chaque salve d’épisodes pousse le curseur plus loin, enchaîne les dialogues percutants, les moments suspendus et les rebondissements haletants qui en font même oublier la longueur des chapitres à celles et ceux désormais biberonné(e)s aux format 30 minutes.
Outre un fond pertinent, tâtonnant la question de la crise existentielle, creusant les problématiques sociétales et familiales et bâtissant un cercle inévitable de la violence, Ozark charme aussi par sa forme et sa mise en scène. Avec des décors envoûtants, entre lac et forêt, une esthétique léchée avec des couleurs froides, la série a un côté hypnotisant qui pourrait en plomber certains mais qui réussit à se marier parfaitement avec le rythme et l’intrigue au fur et à mesure des épisodes.
Enfin, Ozark peut compter sur les prestations impeccables de son casting, à commencer par Jason Bateman, également producteur et réalisateur de quelques épisodes de la série. L’acteur, plutôt habitué des comédies, excelle dans le registre dramatique avec une performance entière, sans fioritures, avec beaucoup de sensibilité de cet anti-héros Marty Byrde, qui a finalement peu en commun avec Walter White.
On adoube aussi le jeu de Laura Linney (Wendy Byrde) et Julia Garner (Ruth), qui incarnent deux personnages au tempérament bien trempé et ne sont pas là que pour apporter une contradiction frontale à Marty. Bien écrits, ces personnages féminins sont nuancés, ont leur propre force et leur propre évolution et sont passionnants à suivre.
Ultra violente, sans concession et douce amère, Ozark est l’une des meilleures séries originales de Netflix et ne mérite pas de passer sous les radars. Pour son ambiance et sa bande son électrisantes, ses acteurs impeccables et étonnants et son intrigue haletante, la descente aux enfers de la famille Byrde vaut vraiment plus qu’un coup d’œil.