Il est toujours bon de se replonger dans les archives de la galaxie Star Wars, qui ne manquent jamais d'anecdotes entourant la création de l'univers de George Lucas. Celle qui suit fut justement racontée par l'intéressé en 2019 dans l'ouvrage James Cameron : Histoire de la Science-Fiction, (édité en France par Mana Books) dans lequel le réalisateur d'Avatar discutait avec 12 cinéastes majeurs sur leur vision du genre, son impact et son évolution. Ces échanges furent d'ailleurs filmés.
Ci-dessous, l'extrait de l'entretien entre George Lucas et James Cameron, discutant des influences politiques de Star Wars :
"Ce n'est pas la science, les extraterrestres et tout ce genre de choses sur lesquelles je me concentre. C'est la façon dont les gens réagissent à toutes ces choses" explique Lucas. Et de dresser un parallèle intéressant entre le soulèvement des colonies américaines contre l'Empire Britannique au moment de la Guerre d'indépendance, et l'Alliance rebelle de sa saga, qu'il assimile à la résistance des Viêt-congs durant la Guerre du Viêtnam contre l'Empire, qui n'est autre qu'un pendant cinématographique des Etats-Unis.
"L'ironie est que, dans les deux cas, les petits gars ont gagné. L'empire hautement technique — l'empire anglais, l'empire américain — a perdu. C'était tout le but !" poursuit-il.
Pour mémoire d'ailleurs, dans le commentaire audio du Retour du Jedi, George Lucas précisait déjà que les Viêt-Congs ont aussi servi d'inspiration pour les Ewoks, qui utilisent leurs armes primitives et les tactiques de guérilla pour lutter contre les envahisseurs de l'Empire.
Lucas s'est très tôt prononcé contre la Guerre du Viêtnam. Bien qu'il fut appelé sous les drapeaux, il fut réformé après examen médical, pour cause de diabète ; la même maladie qui tua son grand-père paternel. En 1973 déjà, il écrivit une note à propos de Star Wars, en référence à la Guerre du Viêtnam, où il évoquait ses intentions scénaristiques, parlant d' "un grand empire technologique s'en prenant à un petit groupe de combattants de la liberté".
Avant même qu'il ne se lance dans son aventure intergalactique, il caressait d'ailleurs l'envie de réaliser un film anti-guerre sur le Viêtnam, dans un style documentaire, devant s'intituler... Apocalypse Now, sur les conseils de John Milius. Un projet qui passa finalement entre les mains de Francis Ford Coppola, pour accoucher en 1979 du monument du 7e Art que l'on connait.