Leonardo DiCaprio est devenu le sujet de conversation des fêtes de fin d'année, entre le foie gras et la dinde, grâce à son rôle de professeur d'astronomie, le Dr Randall Mindy, dans Don't Look Up.
Et l'homme qui a inspiré sa performance est Michael E. Mann, climatologue et géophysicien américain, professeur distingué de sciences de la Terre et des minéraux à l’Université d’Etat de Pennsylvanie. Interviewé par Newsweek, le scientifique a fait l'éloge de l'acteur, le décrivant comme un "type adorable" qu’il connaît depuis des années.
Dans la satire d’Adam McKay, on voit le Dr Mindy avertir le gouvernement – et le monde – qu'un astéroïde va détruire la planète Terre dans six mois. Cependant, à cause - en grande partie - d'une présidente imprudente, Janie Orlean (jouée par la géniale Meryl Streep), Mindy se retrouve à hurler son message à un public volontairement induit en erreur.
Ce film est incontestablement une métaphore puissante de la crise climatique en cours.
A l’occasion du succès du film sur Netflix, Le Monde s’est entretenu avec Michael E. Mann qui ne cesse depuis des années de nous avertir sur le changement climatique :
"C’est un commentaire sociopolitique sérieux, qui se présente comme une comédie. Il traite de la manière dont les preuves accablantes d’une menace scientifique sont ignorées pour des raisons politiques et idéologiques.
Il aborde la façon dont de puissants lobbys, motivés par le profit, bloquent l’action lorsqu’elle ne convient pas à leurs intérêts et promeuvent de prétendues fausses solutions dont ils peuvent personnellement tirer profit."
Michael E. Mann se réjouit du succès de Don’t Look Up auprès de la communauté scientifique et n’hésite pas à relayer les articles où ses confrères encensent le film :
Si le film d’Adam McKay se veut volontairement alarmiste, Michael E. Mann tient un autre discours encourageant : "Le pessimisme est notre plus grand ennemi. Nous devons souligner à la fois l’urgence et la capacité à agir, transmettre à la fois la gravité de la menace et les options dont nous disposons pour y faire face.
Il n’est pas trop tard pour éviter les pires conséquences du changement climatique et les propos catastrophistes ont, ironiquement, été instrumentalisés par les forces de l’inaction. La conviction qu’il est trop tard pour agir nous conduit potentiellement sur la même voie de l’inaction et du désengagement que le déni pur et simple."