DE QUOI ÇA PARLE ?
Thérapeute à succès sur le point de publier son premier livre, Grace Sachs a un mari aimant et un fils qui fréquente une école privée de prestige. Mais soudain, avec une mort violente, un mari qui disparaît et de terribles révélations concernant celui qu'elle pensait connaître, sa vie bascule...
The Undoing, créée par David E. Kelley et réalisée par Susanne Bier
Chaque mercredi à partir du 5 janvier à 21h05 sur TF1. Épisodes vus : 5/6
C'EST AVEC QUI ?
Pour The Undoing, la Danoise Susanne Bier convoque un casting brillant et international. Au premier plan, l'Australienne la plus célèbre du monde, Nicole Kidman, incarne l'héroïne Grace Sachs. Elle donne la réplique, pour la première fois de sa carrière, au très british Hugh Grant, inquiétant en suspect numéro un. L'acteur canadien Donald Sutherland interprète le père de Nicole Kidman, Franklin Renner, et le Vénézuélien Édgar Ramírez campe, quant à lui, le rôle de l'inspecteur de police chargé de l'enquête.
Du côté des rôles secondaires, l'Américaine Lily Rabe, apparue, entre autres, dans American Horror Story, prête à ses traits à Sylvia Steinetz, une des amies proches de Grace Sachs ; la comédienne swazie Noma Dumezweni - qui incarnait Hermione Granger dans la pièce de théâtre Harry Potter et l'Enfant maudit - joue l'avocate, Haley Gibson ; et l'Italienne Matilda De Angelis devient l'objet de tous les désirs dans la peau d'Elena Alves.
ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?
Comme une vague qui emporte tout sur son passage, Big Little Lies crée l'événement à sa sortie en 2017 et gagne tous les plus grands prix l'année suivante. De nombreux talents ont contribué à ce phénomène, notamment le créateur et scénariste David E. Kelley et Nicole Kidman qui, en plus de livrer une performance mémorable, produisait la série.
Trois ans plus tard, ces deux grands noms de la fiction réitèrent l'expérience avec The Undoing, une adaptation du roman Les premières impressions, écrit par Jean Hanff Korelitz et publié en 2014. Derrière la caméra, c'est la réalisatrice Susanne Bier - lauréate de l'Oscar du meilleur film étranger en 2011 pour Revenge - qui met en scène les six épisodes.
Les aficionados d'intrigues policières seront probablement déçus par The Undoing, qui se renferme dans une enquête plutôt classique, peu surprenante, usant des ficelles bien connues du genre. En réalité, c'est dans sa dimension sociale que la série parvient à susciter un véritable intérêt.
Susanne Bier plonge les téléspectateurs dans la haute société new-yorkaise, milieu dans lequel Grace Sachs et Jonathan Fraser sont les rois, et où seules les apparences et la réputation ont une véritable importance. C'est la descente aux enfers, poussant l'héroïne à déconstruire son environnement pour mieux se reconstruire elle-même, qui donne tout le charme au récit.
Portrait amer des élites
Critique acerbe de l'univers mondain, The Undoing s'intéresse également à des sujets de société actuels, comme le fossé qui divise les classes sociales ou encore le privilège des personnes riches et blanches - le terme "white privilege" est par ailleurs utilisé à de multiples reprises au cours des épisodes. En France, c'est le film de Marc Fitoussi, Les Apparences, avec Karin Viard et Benjamin Biolay, qui s'emparait habilement de ces thématiques.
Si le long métrage navigue entre la comédie et le thriller hitchcockien, la série de Susanne Bier se veut très sombre, ne laissant aucune place au second degré, avec des couleurs automnales et un New York grisâtre filmé comme un personnage à part entière. Très vite, la mégalopole prend des allures de prison qui se referme sur les héros de l'histoire, enfermés dans leurs appartements luxueux.
Une fois encore, Nicole Kidman - qui produit le programme avec sa société Blossom Films - offre une performance impeccable. Au centre de l'intrigue, elle apparaît dans la plupart des scènes et parvient à monopoliser l'attention grâce à son magnétisme naturel.
De son côté, Hugh Grant met à mal son image de gentleman idéal pour se glisser dans la peau d'un protagoniste plus torturé avec talent. Toute la série se focalise majoritairement sur ses deux têtes d'affiche, quitte à sacrifier des visages de second plan à fort potentiel, comme l'enquêteur joué par Édgar Ramírez ou le personnage incarné par Ismael Cruz Cordova.
Susanne Bier prend du plaisir à filmer l'intranquilité des élites, piégées dans leur entre-soi. C'est cette malice communicative - et plutôt cruelle - qui fait de The Undoing une fiction intéressante, malgré un aspect thriller assez convenu.
La série ne retrouve peut-être pas l'intensité et le niveau d'écriture de Big Little Lies, mais les admirateurs de Nicole Kidman et de Hugh Grant ne perdront pas leur temps. Les adeptes d'intrigues dramatiques non plus.
Retrouvez notre interview du casting de "The Undoing" à l'occasion du festival CANNESERIES :