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    S.O.S. Fantômes par Jason Reitman : "Nous n'aurions jamais fait ce film sans les acteurs originaux"
    Maximilien Pierrette
    Happé par la galaxie lointaine de Star Wars à la vitesse lumière, estomaqué par Matrix, envoûté par 2001, captivé par les batailles de la Terre du Milieu, effrayé par les dinos de Jurassic Park… Il doit quelques-unes de ses plus belles claques à ces univers qui l’ont fait voyager en restant assis.

    Avec "S.O.S. Fantômes - L'Héritage", la saga lancée en 1984 devient une affaire de famille. Car Jason Reitman succède à son père Ivan derrière la caméra, et il revient avec nous sur ce film aux accents personnels.

    Tel père, tel fils ! 37 ans après Ivan, c'est Jason Reitman qui réalise un épisode de la saga S.O.S. Fantômes. Une suite directe où il est question de transmission et d'héritage. Devant comme derrière le caméra donc. De passage à Paris, le réalisateur de Juno a évoqué avec nous ce nouveau long métrage dans lequel les petits-enfants de l'un des héros reprennent le flambeau.

    Intitulé S.O.S Fantômes - L'Héritage, le film est porté par Paul Rudd, Carrie CoonMcKenna Grace et Finn Wolfhard. Mais on y retrouve également le casting original, Bill Murray en tête. Pour savoir de quelle manière ils font leur retour, vous avez rendez-vous en salles depuis le 1er décembre. Pour ce qui est de la manière dont le metteur en scène a approché cet opus, c'est juste en-dessous.

    S.O.S. Fantômes : L'Héritage
    S.O.S. Fantômes : L'Héritage
    Sortie : 1 décembre 2021 | 2h 04min
    De Jason Reitman
    Avec Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace
    Presse
    3,0
    Spectateurs
    3,3
    louer ou acheter

    AlloCiné : En 2007 vous aviez déclaré ne pas vouloir toucher à "S.O.S. Fantômes". Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?

    Jason Reitman : J'ai toujours eu des idées pour des films S.O.S. Fantômes en réalité. Je ne voulais juste pas les gâcher. Je ne voulais pas tout gâcher, ni trahir mon père et les fans de la saga. Mais je suis finalement parvenu à cette histoire d'une fille de 12 ans et d'un garçon de 15 ans, qui sont les petits-enfants d'un chasseur de fantômes.

    Alors qu'ils cherchent des morceaux de leur histoire dans la cave de leurs grands-parents, ils trouvent un pack Proton, le piège, le compteur PK, la voiture, les costumes... Une fois que j'ai eu trouvé ma porte d'entrée dans la franchise, étant moi-même le fils d'un chasseur de fantômes, j'ai su quelle histoire je devais raconter.

    Étant, comme vous l'avez mentionné, le fils du réalisateur des deux premiers opus, comment votre père a-t-il été impliqué au-delà de son rôle de producteur ? Vous a-t-il donné un conseil particulier ?

    Il me donnait des conseils tout le temps. Le premier était : "Fais le film !" (rires) Mais au-delà de ça, c'est mon héros en matière de narration. Donc les conseils qu'il me donnait sur S.O.S. Fantômes portaient aussi, de manière plus générale, sur la narration.

    Il s'asseyait à côté de moi sur le plateau, regardait les prises et me donnait des idées de réplique, sur la façon de faire entrer ou sortir les personnages, sur les plans. Aussi longtemps que je m'en souvienne, mon père a toujours parlé de cinéma. Depuis toujours, nous sommes capables de parler de films pendant quatre heures. Si vous veniez à notre dîner de Noël, vous assisteriez à ça : mon père et moi qui parlons sans cesse de films. Mais il m'est difficile de choisir un seul des conseils qu'il m'a donnés.

    Il m'est presqu'impossible d'imaginer ma vie sans S.O.S. Fantômes

    Le film est très sincère et personnel lorsqu'il parle de transmission. À tel point qu'il m'a semblé que, au-delà de "S.O.S. Fantômes", c'est une lettre d'amour pour votre père que vous avez réalisée.

    Oui. C'est une lettre d'amour à S.O.S. Fantômes qui, pour moi, est indissociable de mon père. Il y est question de ramasser un héritage, ce qui me parle très bien. Et il y a des clins-d'oeil à mon père, comme cette devanture sur laquelle on peut lire "Cannibal Girls" [titre du second long métrage réalisé par Ivan Reitman, en 1973, ndlr]. Ou le fait de parler de Beethoven [dont il était producteur délégué, ndlr].

    Il y a des morceaux de mon père un peu partout dans le film. Et je l'ai fait pour le rendre fier de moi. Plus qu'avec tout ce que j'ai fait dans ma vie. Quand il l'a enfin vu, qu'il m'a serré dans ses bras et m'a dit à quel point il était fier, j'ai compris que j'avais fait du bon travail.

    Vous a-t-il été difficile de rester fidèle au matériau d'origine tout en vous appropriant la saga ?

    Le plus beau cadeau qui m'ait été fait avec ce film a été de pouvoir m'asseoir et dresser la liste de tout ce que nous voulions voir dans un film S.O.S. Fantômes. Dans ce sens, c'est vraiment un film de fans. Gil Kenan [co-scénariste du film, ndlr] et moi nous sommes demandé ce que nous mettrions dans un film S.O.S. Fantômes.

    Et nous avons fait une liste de tout : des personnages aux fantômes en passant par les équipements. Ce que nous voulions changer dans les équipements, les répliques et plans que nous voulions recréer... La liste était longue et nous nous demandions comme tout faire rentrer dans le film.

    Parmi ces éléments, il y a le retour du casting original, qui va au-delà du simple caméo. On a d'ailleurs le sentiment que le film n'aurait pas pu se faire sans eux, était-ce le cas ?

    À 100%. Nous n'aurions jamais fait ce film sans les acteurs originaux. Nous voulions qu'avec ce film, vous vous sentiez comme le matin de Noël quand on ouvre les cadeaux : vous ouvrez un cadeau, c'est un pack Proton, puis vous ouvrez un autre cadeau, c'est la combinaison, la voiture et finalement ce sont les gars. C'est un film sur la nostalgie. Un film sur nos souvenirs, sur la reconnexion avec S.O.S. Fantômes, et il n'y a rien de plus important que de se reconnecter avec le casting original.

    Sony Pictures Releasing France

    Que représentait la saga "S.O.S. Fantômes" pour vous avant de devenir le réalisateur d'un épisode ?

    Elle représentait mon enfance. Je me souviens avoir été sur le plateau et c'était mon introduction au fait de faire des films. Et mon initiation à l'horreur, car c'était la première fois que je voyais quelque chose qui me faisait vraiment peur à l'écran. Comme le fantôme de la bibliothèque [dans la scène d'ouverture du 1, ndlr].

    Récemment, j'étais à une réunion de la Directors Guild of America et j'ai vu Steven Spielberg, qui m'a demandé ce sur quoi je travaillais. Quand je lui ai répondu que je faisais le nouveau S.O.S. Fantômes, il m'a dit : "Le fantôme dans la bibliothèque ! Dans le Top 10 des trucs les plus flippants de tous les temps !" Et il n'a pas tort car c'est un sacré truc. C'était aussi mon introduction aux jump scares.

    Cela reste quand même difficile à définir, car la saga représente une grande partie de mon enfance. En tant que personne qui essaye aussi bien de comprendre ce que cela signifie que faire des films, mais aussi d'aimer les films. J'ai vu le premier S.O.S. Fantômes tellement de fois ! Même avant l'arrivée de la VHS. Je suis allé au cinéma. Je suis ici à Paris, aujourd'hui, et j'étais avec mon père quand il est venu pour la tournée presse de S.O.S. Fantômes. Et là c'est comme si je marchais de nouveau sur ses traces. Comme depuis toujours d'ailleurs. Il m'est presqu'impossible d'imaginer ma vie sans S.O.S. Fantômes.

    Allez-vous pousser cette idée de marcher sur les traces de votre père en réalisant un deuxième film "S.O.S. Fantômes" ?

    (il éclate de rire) Je l'espère ! Il nous faut d'abord voir si les gens adhèrent à celui-ci. Et si c'est le cas, j'espère que Sony nous donnera la possibilité de raconter d'autres histoires. Il y en a beaucoup que nous voulons raconter dans cet univers. J'espère que nous pourrons le faire.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 10 novembre 2021

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