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    Cannes 2021 : avec Julie (en 12 chapitres) et The Innocents, la Norvège marque les esprits
    Maximilien Pierrette
    Boulevard de la mort, Marie-Antoinette, Leto, Paterson ou Mademoiselle côté salles. Bill Murray & Tilda Swinton, Jodie Foster, Park Chan-wook, Eva Green, Joachim Trier ou, récemment, Adam Driver, côté interviews : certaines de ses plus belles séances et rencontres ont eu lieu sur la Croisette.

    Entre la Compétition et Un Certain Regard, la Norvège s'est illustrée par deux fois, grâce à "Julie (en 12 chapitres)" et "The Innocents". Deux films très différents qui ont en commun leur qualité et le réalisateur et scénariste Eskil Vogt.

    Kinovista

    Et si la Norvège était d'ores et déjà l'un des grands gagnants de ce 74ème Festival de Cannes ? Dans la tendresse et le drame comme dans l'épouvante, le pays nous a offert deux des pépites de la sélection officielle de cette édition, et celles-ci ont un même homme en commun : Eskil Vogt. Comme tous les films réalisés par Joachim Trier, il est le co-scénariste de Julie (en 12 chapitres), attachant portrait de femme libre et moderne présenté en Compétition.

    Julie (en 12 chapitres)
    Julie (en 12 chapitres)
    Sortie : 13 octobre 2021 | 2h 08min
    De Joachim Trier
    Avec Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum
    Presse
    4,2
    Spectateurs
    3,9
    Voir sur Netflix

    "Joachim était nerveux quand j'ai lu le scénario, car ce sont deux hommes qui écrivaient un rôle féminin", nous a dit Renate Reinsve, interprète de Julie, au lendemain de la projection officielle qui a mis son nom dans la bouche de bon nombre de festivaliers. Mais le réalisateur et son co-scénariste, qui avaient écrit le personnage pour la comédienne, ont tenu à ce qu'elle apporte un peu d'elle-même. La principale intéressée nous avoue avoir été "très émue par la justesse de leur portrait de femme", et elle n'est pas la seule.

    Brillamment écrit et mis en scène avec élégance, Julie (en 12 chapitres) séduit grâce à son héroïne bien sûr, mais également parce qu'il parle à tout le monde. Joachim Trier se sert en effet de ce portrait pour évoquer les relations amoureuses dans leur ensemble, et le résultat rappelle Annie Hall de Woody Allen ou (500) jours ensemble, aussi bien dans son découpage du récit que dans ce qu'il dit des relations en question.

    Les spectateurs pourront ainsi davantage se reconnaître dans certains chapitres, organisés autour d'un thème, d'une idée et/ou d'un lieu, ce qui rend l'expérience à la fois différente d'une personne à l'autre, et universelle. Dans sa manière, notamment, de réussir à nous toucher en plein cœur avec cette dramédie dans laquelle explose la grâce de son actrice principale.

    Des révélations, il y en a aussi avec le quatuor d'enfants de The Innocents, présenté à Un Certain Regard. Un drame surnaturel écrit et réalisé par le seul Eskil Vogt : "J'ai eu cette idée, de prendre l'imagination des enfants au sérieux", nous explique-t-il. "Quand un groupe d'enfants jouent ensemble, tu y crois tellement que ça paraît vrai, donc je voulais prendre ça au sérieux. Les enfants jouent ensemble et des choses magiques, étranges, se passent, puis ils rentrent chez eux, chez leurs parents. Et ça, ça disparaît un peu. Est-ce que c'était de leur imagination ? Est-ce que c'était vrai ?"

    The Innocents
    The Innocents
    Sortie : 9 février 2022 | 1h 57min
    De Eskil Vogt
    Avec Rakel Lenora Fløttum, Alva Brynsmo Ramstad, Mina Yasmin Bremseth Asheim
    Presse
    3,8
    Spectateurs
    3,4
    louer ou acheter

    Six ans après Blind, son premier long métrage, le Norvégien a fait sensation, si l'on se fie à ce moments où la salle dans laquelle le film a été montré retenait son souffle face aux quelques sursauts horrifiques de ce récit dans lequel des jeux d'enfants tournent au cauchemar.

    On pense évidemment à Shining, pour sa manière de créer une angoisse sourde et de faire monter la tension progressivement. Mais, à l'exception d'un plan qui rappelle le classique de Stanley Kubrick, cela ne va pas plus loin qu'une sensation et il ne s'agit pas d'un enchaînement de citations.

    Maîtrisé de bout en bout et sans concession, The Innocents est aussi passionnant sur le plan théorique, à travers la notion de regard, déjà au cœur de Blind et son histoire de femme qui perd la vue. Un thème qui s'exprime à travers les enfants, pour une raison que nous ne dévoilerons pas afin de garder un peu de mystère, mais également dans ce que le réalisateur choisit de montrer ou suggérer au spectateur.

    Contrairement à Julie (en 12 chapitres), attendu le 13 octobre dans nos salles, The Innocents n'a pas encore de date de sortie française. Espérons qu'elle soit fixée rapidement, afin que le public puisse découvrir ces deux coups de cœur qui ont permis à la Norvège de briller pendant ce Festival. Avec peut-être des récompenses à la clé.

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