Accusé par plus de 60 femmes d'agressions sexuelles, Bill Cosby était jugé depuis 2018 pour une seule plainte non prescrite, celle d'Andrea Constand, pour des faits remontant à 2004 dans la ville de Philadelphie en Pennsylvanie.
Scandales à Hollywood : L'affaire Bill CosbySuite à une décision de la Cour Suprême de l'état, l'ex-star et créateur de la série Le Cosby Show vient d'être relaxé par la justice américaine ce mercredi 30 juin, voyant sa peine annulée à cause d'un détail de procédure : Bruce Castor, le premier procureur chargé du dossier à la Cour Suprême, avait décidé de ne pas poursuivre Bill Cosby au pénal, et l'avait poussé à témoigner dans un procès au civil initié par Andrea Constand.
Un témoignage qui a par la suite été retenu contre lui lors de son procès mené par un nouveau procureur quelques années plus tard, explique le journal Le Monde. "Quand un procureur prend une décision publique avec l’intention de peser sur les actions de l’accusé et que celui-ci le fait à son détriment [et parfois sur les conseils de son avocat], lui refuser le bénéfice de cette décision est un affront au principe fondamental d’équité", déclarent les magistrats de la Cour Suprême de Pennsylvanie.
Agé de 81 ans, l'acteur, producteur et scénariste encourait une peine de 3 à 10 ans de prison et avait fait appel du verdict en septembre 2018.
Sur les réseaux sociaux, un tweet de son ex co-star du Cosby Show, Phylicia Rashad, a suscité un véritable tollé. "ENFIN !!!! Une terrible tort est en train d'être rectifié - une erreur de justice est corrigée !" écrit-elle.
Un message qui a provoqué une vague de protestations, reprochant à l'actrice de ne pas prendre en compte le nombre de victimes ayant porté plainte sans succès contre Bill Cosby, faisant exploser le hashtag #ClaireHuxtable (du nom de son ancien personnage) sur Twitter.
L'actrice s'est ensuite fendue d'un tweet d'excuses, expliquant qu'elle soutenait les victimes d'agression sexuelles qui avaient le courage de témoigner.
"Mon message n'avait aucune intention d'être insensible à leur vérité. Je sais par des proches de mon entourage que ce type d'abus a des effets résiduels à vie. Je leur souhaite sincèrement de guérir."
Premier verdict de l'ère post-#MeToo après le procès d'Harvey Weinstein, l'affaire Bill Cosby avait mis Hollywood en émoi. Ce revirement de situation apparaît comme un véritable choc et un échec pour les nombreuses victimes de l'accusé.
De son côté, la plaignante, Andrea Constand, a publié un communiqué à l'issue de la libération de Bill Cosby, dans lequel elle qualifie ce verdict de "non seulement décevant mais aussi préoccupant, car il pourrait décourager ceux et celles qui recherchent la justice en réponse aux agressions sexuelles dans le système judiciaire criminel de porter plainte, ou de contribuer aux poursuites pénales de l'agresseur."