De quoi ça parle ?
Cette quatrième saison est centrée sur Brooke Taylor, thérapeute réputée de Los Angeles. Elle suit trois patients en proie à leurs tourments, ancrés dans le monde moderne et exacerbés par la pandémie mondiale.
C’est avec qui ?
Après Gabriel Byrne, c’est au tour d’Uzo Aduba – inoubliable Crazy Eyes dans Orange is The New Black – de s’asseoir dans le fauteuil du thérapeute. Elle incarne Brooke Taylor qui consulte, pandémie oblige, depuis son domicile à Los Angeles.
On suit trois de ses patients : Anthony Ramos, membre de la distribution originale d’Hamilton et déjà vu dans Nola Darling n’en fait qu’à sa tête interprète Eladio. Le jeune homme est assistant de vie à domicile au sein d’une riche famille et souffre d’un trouble bipolaire.
John Benjamin Hickey (The Good Wife) incarne un homme d’affaires qui sort tout juste de prison. Et la jeune Quintessa Swindell joue Laila, une adolescente rebelle. A côté de celle de ses patients, la vie de Brooke n’est pas simple, notamment sa relation avec son petit ami, joué par Joel Kinnaman.
Ça vaut le coup d’œil ?
Bien que le format reste le même : des épisodes de 30 mn chacun et consacrés tour à tour à un seul patient, on ne peut s’empêcher de ressentir une forme de dépaysement au début de cette quatrième saison. Apparemment, changer de psy est un exercice aussi délicat pour le patient que le téléspectateur !
Mais Brooke Taylor ne tarde pas à nous conquérir. Sa bienveillance, sa qualité d’écoute, ses conseils avisés apparaissent comme des phares dans la nuit. En cette période difficile pour tout le monde, le retour de la série en prenant en compte la pandémie mondiale de coronavirus a quelque chose de salvateur.
A l’heure actuelle, nous commençons à peine à comprendre l’impact de la pandémie sur la santé mentale des personnes qui ont passé plus d’un an dans divers degrés d’isolement, dont certaines n’ont pu obtenir de traitement ou de suivi. Même si la question des confinements et du COVID n’est pas au cœur de la série, elle prend bien en compte l’exaspération générale qui décuple les guerres intérieures.
Les expériences des patients dans la nouvelle saison d'In Treatment sont uniques sur le plan individuel, mais quelque chose dans la plupart de leurs situations est universel. Même si l’équipe de scénaristes a changé, le même soin à l’élaboration des personnages a été conservé.
On n’a pas affaire à des êtres unidimensionnels mais bel et bien à des personnages complexes, avec plusieurs facettes et plusieurs strates de troubles, de secrets enfouis et de pathologies inavouées.
Uzo Aduba vole le show
Depuis sa maison d’architecte conçue par son père dans le très chic quartier de Baldwin Hills, le Dr Brooke Taylor a elle aussi quelques démons à affronter. En plus d’une vie personnelle compliquée, elle doit faire le deuil de ce père révéré et décédé depuis peu.
Le quatrième épisode de chaque semaine lui est consacré. Mais au lieu d’aller consulter un autre psy, elle reçoit les visites régulières d’une amie proche, Rita (Liza Colón-Zayas), et de son petit ami Adam (Joel Kinnaman), qui ne semble pas avoir la meilleure influence sur elle.
On connaît bien désormais la mécanique d’In Treatment dans toutes ses versions internationales. Les patients ont des problèmes à résoudre mais leur psy, aussi. Ici, les scénaristes n’hésitent pas à montrer une Brooke Taylor comme ultra compétente en tant que thérapeute, mais complètement larguée dans sa vie personnelle.
Et même si chaque épisode est dédié à un patient, des éléments de la vie du Dr Taylor vont toujours venir interférer, la plaçant ainsi au centre de la série. Plus que dans toutes les autres versions. Ce choix scénaristique s’appuie grandement sur la performance de l’actrice.
Uzo Aduba se donne corps et âme pour ce rôle et dévoile une palette de jeu encore plus impressionnante que celle qu’on avait déjà vue dans Orange is The New Black et Mrs. America. Elle passe par tous les états, toutes les émotions. On devine qu’elle fend l’armure de l’actrice pour laisser paraître une part de sa propre vérité. Bluffant.