De quoi ça parle ?
Professeur d'Histoire-géographie très apprécié de ses élèves, Vincent Picard s'apprête à devenir papa et commence peu à peu à revoir ses priorités. Malheureusement, un événement tragique va venir tout faire voler en éclats.
Malgré le drame personnel qu'il traverse, Vincent poursuit son métier d'enseignant sans rien laisser transparaître et fait tout pour ne pas sombrer. Car sa priorité reste ses élèves. Ils ont besoin de lui autant que lui a besoin d’eux. Et c'est finalement en s'intéressant à des cas parfois difficiles, et en les aidant, que Vincent pourrait bien parvenir à se reconstruire...
Tous les mercredis sur France 2 à partir du 21 avril et d'ores et déjà disponible sur Salto - 6 épisodes vus sur 6.
C'est avec qui ?
Pour incarner le prof au grand coeur de L'Ecole de la vie, France 2 et la production ont fait appel à Guillaume Labbé, qui tenait récemment l'un des rôles principaux de Je te promets sur TF1 et figure également au générique de Plan coeur sur Netflix.
Autour de lui, les téléspectateurs de la Deux retrouveront une très belle brochette de comédiens puisque Florence Pernel prête ses traits à la proviseure du lycée, tandis que les autres enseignants sont incarnés par Bruno Sanches, Mélanie Page (Sous le soleil), Yannig Samot (Balthazar), Nicolas Briançon (Engrenages) et Xavier Lacaille (Parlement).
Côté ados - un élément essentiel de ce type de séries scolaires -, Bruni Makaya (Peur sur le lac, Mortel), Jules Houplain (Les Innocents), Hanane El Yousfi (Les Bracelets rouges), Victor Bonnel (L'heure de la sortie) ou encore Sandrine Salyeres (Demain nous appartient) campent quelques uns des lycéens qui grossissent les rangs de la classe de Première que l'on suit au cours de ces six épisodes.
Enfin, L'Ecole de la vie peut également compter sur de nombreux guests pour attirer le téléspectateur, dont Emilie Dequenne, présente sporadiquement au fil de la saison dans un rôle-clé, Déborah François, François Berléand, Marc Lavoine, Nadège Beausson-Diagne, Marie Dompnier et Bruno Solo.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Les enseignants ont décidément le vent en poupe à la télévision. Après la saison 5 de Sam, La Faute à Rousseau ou Le Remplaçant avec JoeyStarr il y a quelques jours sur TF1, France 2 dévoile ce soir L'Ecole de la vie, la quatrième fiction scolaire française à arriver sur nos écrans depuis le début de l'année.
Une tendance qui prouve que les questions d'éducation et de transmission, autrefois au coeur de L'Instit et de Madame le Proviseur, lancées il y a près de trente ans sur la Deux, sont à nouveau essentielles pour les chaînes de télévision.
Et particulièrement pour le service public qui voulait, à travers cette nouvelle production, parler de la société et "être le reflet du monde contemporain" selon Anne Holmes, la directrice de la fiction nationale de France 2.
Sur le papier, rien ne semble vraiment distinguer L'Ecole de la vie des exemples précédemment cités puisque chaque épisode se concentre là encore sur un élève en particulier, que le personnage principal va tenter d'aider en classe, mais aussi en dehors de l'enceinte du lycée.
Une formule déjà adoptée par Sam ou La Faute à Rousseau qui finirait presque par lasser si la série portée par Guillaume Labbé n'avait pas, en réalité, bien plus à offrir.
Plus dramatique et émouvante que ses cousines, L'Ecole de la vie, coproduite par Nagui, via Fiction'Air et Banijay Studios, est surtout un exemple de finesse et de puissance émotionnelle assez rare à la télévision.
Sans jamais tomber dans le pathos, la mièvrerie, ou le côté "after school special" à l'américaine, la série traite de sujets de société importants : le handicap, l'alcoolisme chez les jeunes, le viol, la maltraitance, la précarité et la radicalisation d'extrême droite. Et elle le fait avec justesse et émotion - une vraie émotion, qui nous bouleverse parfois jusqu'aux larmes, comme dans le dernier épisode.
Petit à petit, au fil de cette première saison, on tombe sous le charme des nombreux personnages qui habitent les couloirs de la série. Que ce soit les ados, campés par de jeunes comédiens épatants promis à un très bel avenir (d'Hanana El Yousfi à Lorette Nyssen, en passant par Camille Léon-Fucien, Abdel Bendaher, ou Bruni Makaya, ils sont tous excellents).
Mais aussi les profs et membres de l'administration, qui apportent une légèreté et des touches d'humour bienvenues à l'ensemble (mention spéciale à Florence Pernel et à Mélanie Page dont on adore déjà les personnages). Ou les parents, qui ont rarement une telle place dans les fictions scolaires et sont interprétés par de très jolis guests comme Marie Dompnier, bouleversante, ou Marc Lavoine.
Et puis, bien sûr, il y a Guillaume Labbé, qui illumine l'ensemble dans la peau de Vincent Picard, ce prof "normal", qui n'a rien d'un super-héros ou d'un anti-héros anticonformiste et irrévérencieux.
Le comédien, déjà très bon dans Trauma ou Je te promets, montre ici l'étendue de son talent et se révèle notamment excellent dans le registre de l'émotion, alors qu'on suit tout au long des six épisodes le cheminement intime de son personnage pour surmonter le drame terrible qui l'a frappé.
Un fil rouge qui touche en plein coeur dès le premier épisode et que vient souligner la très jolie chanson de Clara Luciani "Beaux", qui sert de thème récurrent à l'histoire personnelle de Vincent (un morceau envoûtant et entêtant qui ne vous quittera plus, même si la série en abuse peut-être un poil).
L'Ecole de la vie n'est cependant pas dénuée de défauts et on peut notamment lui reprocher une qualité un peu inégale d'un épisode à l'autre (les trois derniers étant les plus réussis et les plus forts du point de vue des ados et des "cas de la semaine").
Et un léger manque de rythme par moments, notamment sur le premier épisode. Ce qui est toujours embêtant quand on sait à quel point il est important, dans un monde télévisuel régi par les audiences, de capter le public dès les premières minutes et de ne plus le lâcher.
Mais il faut vraiment se laisser entraîner par la magie de Vincent Picard et des scénarios écrits par Soiliho Bodin, Gaëlle Thomas, Niels Rahou, Sandra Tosello, Fabrice de Costil, Zina Modiano, Marie Garel Weiss, Jean-Baptiste Vandroy, Charlotte Vecchiet et Mathieu Pichard-Rivalan, qui faitt effet petit à petit.
Extrêmement bien interprétée, L'Ecole de la vie est une belle déclaration au métier d'enseignant, plus que jamais applaudi depuis le premier confinement il y a un an, et qui, comme le souligne Nagui, joue un "rôle essentiel dans la construction d'un monde nouveau".