AlloCiné : Quoi de neuf avec votre personnage ? Que se passe-t-il dans cette seconde saison de For All Mankind ?
Joel Kinnaman : Cette seconde saison se déroule 10 ans après la première et dans les années 80. Nous avions quitté les Baldwin, en pleine tragédie, à la suite de la mort de leur enfant. Nous sommes dans une situation de Guerre Froide à l’extrème. C’est donc une autre réalité que celle que nous avons vécu réellement. Edward est a la tête du programme des astronautes sur terre. C’est un homme déchiré que j’ai dû interprété et ce fut donc un tournage lourd en émotions fortes. Pour moi, c’est intéressant de montrer la fragilité de ce Héro Américain et de quoi il est vraiment fait. Ce fut un défi particulier de pouvoir mettre en avant sa vulnaribilité et sa détresse sans trop en faire. C’est un équilibre délicat. De plus je me suis senti responsable vis-à-vis de tous les parents qui ont perdu un enfant et il m’a fallu jouer ce rôle avec le plus d’authenticité possible. J’espère avoir été à la hauteur.
Michael Dorman : On retrouvre Gordo 10 ans après la première saison et il semble toujours un peu perdu…dans l’espace! Son rôle n’est pas aussi important dans le programme spatial et il essaye d’encaisser cet ajustement.
Sarah Jones : Tracy est au contraire ultra active même si, après toutes ces années, elle doit faire face à ses propres insécurités intèrieures. Elle semble vouloir remettre en question ses choix de vie et elle tente de discerner ce qui semble avoir le plus d’importance pour elle. Mais Gordo et elle maintiennent le cap dans leur marriage.
Shantel VanSanten : Je crois que cela provoque un mini choc émotionnel de retrouver tous nos personnages 10 ans après la fin de la première saison. Ils semblent différents en apparence mais, au fond d’eux-mêmes, ce sont les mêmes âmes en quête d’aventure et pour donner un sens à leur vie.
Nous sommes déjà à la saison 2 et une troisième est mise en production. Comment expliquez-vous le succès de For All Mankind ?
Joel Kinnaman : Je pense que ce qui fait le succès de notre série c’est l’aspect “historique”, même s’il sagit d’une Histoire “ré-écrite”. Il y a un côté nostalgique, également, à remonter le temps qui fait surgie des souvenirs personnels. Et puis, de se projeter ensuite dans le futur permet au public d’également se projeter et de rêver sa propre destinée. Je crois que le fait que notre série soit ancrée dans le réel permet au spectateur de s’identifier en partie avec les personnages et leurs aventures.
Sarah Jones : Malgré le contexte extraordinaire dans lequel ces personnages évoluent ils n’en restent pas moins accessibles quant à leurs émotions. Ils sont humains comme vous et moi et, je crois, que l’audience arrive ainsi à s’identifier à eux et leurs aventures. Je pense aussi que cette série est un peu une extension de ce qui s’est passé cette année pour nous tous faisant face à cette pandémie. Nous sommes un peu tous “confiner” dans un environement “insulaire” comme nos personnages le sont dans l’Espace.
Michael Dorman : C’est tellement fascinant de suivre cette aventure spatiale. Nous sommes tous fascinés par l’Espace et ce qui peut nous attendre…là haut !
Shantel VanSanten : Je crois que le public aime notre série car il y trouve de l’aventure, de l’émotion, de l’Histoire. Il y en a un peu pour tout le monde.
Quels sont les thèmes abordés dans cette saison ?
Joel Kinnaman : Je pense qu’au coeur de cette série se trouve un optimisme incomparable face aux défis de la Vie. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de situations dramatiques ou que la série ne tente pas de pointer du doigt ce qui ne va pas avec notre société. Mais si nous voulons du changement pour notre planète, il nous faut oser proposer des solutions et des voies nouvelles. C’est ce que fait, humblement, cette série. Comment inspirer les gens et créer un état d’esprit positif. Ce qui ne veut pas dire que nous devons pas ignorer les menaces et les problèmes, puisque dans cette saison nous allons nous retrouver au bord d’une guerre nucléaire !
Sarah Jones : Le thème qui me semble le plus important et, qui est au coeur de nos pré-occupations en ce moment, est celui d’une bonne communication entre nous. Sans cela on ne peut par survivre, dans l’espace ou sur Terre. Si un égo dans un groupe prend le dessus sur le reste de la communauté tout peut partir en vrille.
Michael Dorman : Oui, il faut plus que jamais faire preuve d’honnêteté, d’humantié, entre nous. C’est qui resort de cette saison. Il faut savoir être honnête avec soi-même et les autres. Finalement, le thème de l’espoir et de se sentir à nouveau à la maison sont des priorités importantes pour mon personnage.
Shantel VanSanten : Pour moi cette saison est un regard sur le concept de “guerre et paix”, vu que nous retrouvons nos héros dans une situation explosive qui risque de provoquer une guerre nucléaire. Cela entraine des tensions extrêmes entre tous nos personnages. C’est d’une manière générale une série sur l’évolution des progrés humains, qu’ils soient scientifiques ou même sociétaux. En 60 ans d’exploration spatiale nous avons eu une exploration humaine de notre société qui s’est largement battue pour une plus grande justice entre les hommes et les femmes, entre les divers groupes éthniques. Mais, évidemment, il nous faut encore nous battre pour faire plus de progrés et tendre vers une société encore plus juste et équitable pour tous. C’est un thème bien prononcé dans cette nouvelle saison.
Comment expliquer notre perpetuelle fascination, voir, obsession, pour l’Espace ?
Joel Kinnaman : Je pense que cela fait partie de notre “nature humaine” de rêver, d’être fasciné par l’Espace. Sans doute parce que nous sommes des explorateurs nés. Et l’exploration de l’Espace est l’ultime aventure humaine pour moi. C’est également une aventure qui nous unit, solidifie notre tissu humain. Nous avons des réussites dont nous pouvons être fiers, tous ensemble. L’Espace est cette grande opportunité, surtout depuis quelques temps avec tous les nouveaux programmes spatiaux dont on parle dans le médias. Regardez même des gens comme Elon Musk avec SpaceX qui rêve de voyages inter-planètaires. Je suis d’accord avec lui et je crois en ce futur…proche ! De plus, cette pandémie a mis en avant, encore plus, la fragilité de notre vie sur Terre. Je pense donc qu’il faut vraiment tenter d’aller voir ailleurs si la vie est possible sur une autre planète avant qu’il ne soit trop tard.
Sarah Jones : Oui, je suis fascinée les programmes spatiaux et j’ai tellement plus de respect pour tous ces hommes et toutes ces femmes qui donnent de leur vie pour ces missions. Ainsi que pour tous les scientifiques qui les accompagnent, à distance, tout là haut. J’ai hâte de voir tout ce que nous réserve le futur de la conquête de l’espace. Ultimemement cela montre combien nous avons besoin les uns des autres pour survivre comme une humanité. C’est une nécessité, c’est un devoir.
Michael Dorman : Ce qui est fascinant c’est la tonne de travail et d’efforts qu’il faut fournir pour arriver à faire avancer cette conquête de l’espace. J’espère que les gens se sentent moins seuls et se sentent mieux compris après voir vu notre série.
Shantel VanSanten : Je suis, comme tout le monde, fascinée par l’Espace et ceci depuis que je suis enfant car j’ai visité plusieurs fois le centre spatial de la Nasa à Houston dans le Texas. J’ai aussi, toujours aimé dormir sous les étoiles pendant l’été et laisser mon esprit s’élever dans l’univers. Sans doute est-ce le rêve de trouver des nouvelles énergies pour notre planète et de déveloper des nouvelle technologies. Sans doute est-ce aussi un échappatoire à notre monde qui semble si fragile et de plus en plus sombrant dans l’extrémisme et les divisions. En tout cas, l’Espace me rend curieuse et me remplie d’espoir. L’espoir que notre Humanité survivra malgré tout ce que nous vivons. J’aime aussi l’idée de la “collaboration” spatiale entre nos divers pays comme avec la station spatiale internationale. Je pense qu’au delà de l’aspect compétitif dans un but militaire ou commercial nous pouvons aussi travailler ensemble pour construire de meilleurs lendemains. J’ai foi en nous et en notre futur.
