Alors que le piratage était en baisse depuis plusieurs années dans tous les domaines, du cinéma à la musique, il repart en hausse très nette.
C'est le constat que dresse le journal Le Monde dans la chronique de Michel Guerrin titrée "Etrange époque où pirater des films ou des séries est encore assimilé à un geste “cool”".
Vincent Maraval appelle à une refonte intégrale du milieu du cinémaL'article dévoile des chiffres précis, par l'entremise de la Hadopi, l'organisme public chargé de lutter contre le piratage. Le nombre de pirates en France est "remonté à plus de 14 millions lors du confinement de mars (2020)". Les indicateurs étaient à la baisse depuis plusieurs années, comme le rappelle l'article : "ils étaient 16 millions en 2015, 12 millions en 2019, 8 millions début 2020".
La question du piratage touche plusieurs domaines, dont la musique. Mais l'article spécifie bien que les principaux concernés par cette hausse sont les films et séries, ainsi que le football.
Si l'offre légale de VOD et SVOD s'est fortement développée ces derniers mois, et les utilisateurs de ces plateformes se sont multipliés, force est de constater que le piratage reste une pratique très présente.
Netflix, Disney+, Amazon : les 10 films les plus vus sur les plateformes pendant le confinement"Avec des salles fermées et un piratage fringant, le cinéma subit une double peine", écrit Le Monde. "A part le luxe, qui est miné par la contrefaçon tout en se portant pas trop mal, aucun autre secteur n’affiche un chiffre d’affaires volé à 25 %."
Et d'ajouter : "Le manque à gagner est évalué à 1 milliard d’euros par an, sans compter les centaines de millions de pertes fiscales pour l’Etat et les destructions d’emplois. Le producteur et distributeur Jean Labadie donne cet exemple : les ventes de films français en DVD ou en VoD (vidéo à la demande) représentaient 25 % de ses revenus. « A cause du piratage, c’est tombé à 2 % ou 3 %. »"
Tenet : comment le distributeur s'organise face au risque de piratage ?Rappelons qu'une nouvelle loi sur l'audiovisuel est en projet et devrait être adoptée au début de l'été, faisant fusionner la Hadopi et le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel).