Sacrifices humains, coeurs arrachés, enfants esclaves, cervelles de singes servis au banquet du Maharadjah... Si vous pensiez qu'Indiana Jones et le Temple maudit était trop sombre et violent, voici une anecdote de tournage qui vous prouvera qu'en coulisses il en était tout autrement. Le magazine Mad Movies Classic qui a notamment consacré un numéro à la célèbre saga d'aventure revient sur cette séquence qui vaut son pesant d'or.
Nous sommes en 1983 en Angleterre, dans les studios Elstree où a été mis en place le gigantesque décor servant de lieu de culte à la secte diabolique du film. Le plateau est prêt, superbement éclairé par le vétéran Douglas Slocombe. Harrison Ford fait son apparition, enthousiaste à l'idée de tourner dans ce splendide ensemble à l'ambiance infernale. Dans cette séquence, l'archéologue se retrouve attaché à un pilier, prêt à se faire fouetter par le chef des gardes Thugs. Mais comme le raconte Alexis Orsini dans son ouvrage Harrison Ford, l'acteur qui ne voulait pas être une star, le comédien ignore que Steven Spielberg lui a préparé un sacré canular.
En effet, ce n'est pas l'esclavagiste interprété par Pat Roach qui débarque mais Barbra Streisand en personne, toute de cuir noir vêtue telle une maîtresse SM ! Cette dernière se met alors à fouetter Harrison Ford tout en s'exclamant : "Ça, c'est pour Guerre et Passion, le plus mauvais film que j'ai jamais vu ! Et ça, c'est pour tout l'argent que tu vas gagner avec Le Retour du Jedi !"
BARBRA STREISAND, CARRIE FISHER, IRVIN KERSHNER
Autre intervenante non prévue sur la feuille de service : Carrie Fisher, déguisée en Thug, qui pointe le bout de son nez pour défendre l'acteur. "Qui est là ?", demande-t-il. "Quelqu'un qui vous aime", répond-elle, reprenant une mémorable réplique de la princesse Leïa lors de la scène de la carbonite. Elle embrasse ensuite Ford avant que le cinéaste de L'Empire contre-attaque, Irvin Kershner, ne vienne mettre un terme à cette mascarade... ou pas.
"Je ne crois pas à un seul de vos dialogues. Allez, rejouez-moi ça !", ordonne le metteur en scène. "Steven, c'est comme ça que tu diriges un film ? Jamais je ne laisserai une chose pareille se produire sur un des mes tournages ! Dégage de mon plateau !", hurle-t-il au créateur de E.T. Cette blague concoctée par Steven Spielberg a longtemps été une sorte de mythe avant que la vidéo ne soit rendue visible sur le web en 2011. A voir ci-dessous.