Sorti en juillet 2016, Independence Day Resurgence, suite du film culte de 1996, n'a pas été un succès aussi retentissant que son illustre aîné. Fort d'un budget estimé à 165 millions de dollars, il n'en a récolté que 389 à travers le monde. En comparaison, le premier opus avait engrangé 817 millions de billets verts pour un budget de 75 millions.
Dans l'Hexagone, le long-métrage n'a pas non plus été un carton, attirant seulement 1,3 million de spectateur. En 1996, le premier volet avait atteint le score de 5,6 millions d'entrées. Cette suite est-elle arrivée trop tard, 20 ans après Independence Day ? L'absence de Will Smith a-t-elle refroidi les gens ? Le réalisateur Roland Emmerich avait pourtant réuni Jeff Goldblum et Bill Pullman, deux des héros de l'épisode précédent. Ils étaient entourés de jeunes acteurs prometteurs comme Liam Hemsworth, Maika Monroe ou Joey King.
CHARLOTTE GAINSBOURG VS LES ALIENS
Au milieu de ces comédiens américains s'est glissée une actrice bien connue dans nos contrées : Charlotte Gainsbourg. Elle campe le Dr Catherine Marceaux. Comment l'artiste française, habituée des films d'auteur, notamment chez Lars Von Trier, s'est-elle retrouvée au centre d'une super-production de cette ampleur ?
Le cinéaste Roland Emmerich, grand fan de son travail et de celui de son père, Serge Gainsbourg, a tenu spécifiquement à lui offrir le rôle : "Je suis fan de Charlotte et j'ai été très heureux qu'elle accepte le rôle. Gamin, j'étais déjà fou de son père et de sa mère. J'écoutais leur musique quand je venais dans le sud de la France", se souvient le réalisateur allemand, cité par Fabrice Bellengier dans Charlotte Gainsbourg, l'exquise esquisse, publié chez Mareuil Éditions.
"Je l'ai trouvée fascinante dans plusieurs films et j'ai eu de la chance parce qu'on a le même avocat, qui est un de ses amis. Il lui a expliqué qui j'étais, il a fait ma publicité en quelque sorte", ajoute-t-il. Quant à la comédienne, elle n'a pas hésité à se lancer dans cette première aventure hollywoodienne, séduite par la proposition de Roland Emmerich.
LE REGARD DE CHARLOTTE SUR HOLLYWOOD
"J'ai bien un agent en Amérique, mais le fait est qu'on me propose des films indépendants, pas des films d'Hollywood", relate Charlotte Gainsbourg. À noter que l'actrice a déjà passé des castings pour des blockbusters par le passé, notamment Da Vinci Code avec Tom Hanks. "J'ai fait des essais pour des films aussi différents que The Tree of Life de Terrence Malick, l'adaptation de Da Vinci Code ou Le Tour du Monde en 80 jours, avec Jackie Chan. Je trouve amusant de se frotter à ce genre de cinéma", avoue l'actrice.
Propulsée dans la machinerie hollywoodienne, Charlotte Gainsbourg est impressionnée par le gigantisme de l'entreprise. Toutefois, l'artiste n'a pas trouvé le tournage écrasant, "pas comme dans les blockbusters américains où je n'aurais été qu'un maillon de la chaîne. Je pense que c'est grâce à Roland Emmerich. Il est étranger lui aussi, et pour moi c'est important, car il est très authentique, il aime ce qu'il fait et il est comme un enfant découvrant ses bateaux", affirme l'actrice. On la retrouvera prochainement au cinéma dans Suzanna Andler, adaptation de la pièce de Marguerite Duras par Benoît Jacquot.
À noter que Roland Emmerich est revenu sur l'échec de sa super-production au micro de Yahoo, regrettant d'avoir persisté sans Will Smith : "Je voulais faire un film exactement comme le premier, mais ensuite au milieu de la production Will Smith est parti parce qu’il voulait faire Suicide Squad. J’aurais dû arrêter le film à ce moment-là, parce qu’on avait un bien meilleur script. J’ai dû bricoler un nouveau scénario très rapidement. J’aurais simplement dû dire non parce que tout à coup, je faisais quelque chose que je critiquais moi-même : une suite."
LES GAFFES DU PREMIER INDEPENDENCE DAY