De quoi ça parle ?
Neuf Meufs, c'est neuf instantanés dans la journée de neuf femmes d'âges différents qui vivent dans le même immeuble parisien sans forcément se connaître, qui désirent, osent, doutent, nous amusent et nous touchent.
Neuf Meufs, chaque lundi à 23h sur Canal+ et en intégralité sur myCANAL
C'est avec qui ?
Après plusieurs collaborations au théâtre avec le scénariste, réalisateur et metteur en scène Diastème (Juillet Août, Un Français), l'actrice et ex-animatrice Emma de Caunes (Un Frère, La Science des rêves) signe sa première réalisation avec Neuf Meufs. Elle y met en scène toute une galerie de comédiennes à la fois françaises et étrangères : Aïssa Maïga (Il a déjà tes yeux), Mademoiselle Agnès, Solène Rigot (Docteur ?) Sarah Suco (réalisatrice des Éblouis) Mademoiselle Agnès, Marie Bunel (Grand Hôtel), Nina Blanc-Francard, la fille de la réalisatrice, la danseuse et chorégraphe japonaise Kaori Ito ou encore l'actrice britannique Camille Rutherford (Felicità) y donnent la réplique à des guests comme Philippe Katerine ou François Berléand.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après le format audio CALLS, la série apocalyptique L'Effondrement ou encore la comédie Narvalo, le label Création Décalée de Canal+ propose une nouvelle fiction courte de 9 x 10 minutes avec Neuf Meufs. Chaque épisode, centré sur une héroïne différente, se déroule dans un appartement d'un grand immeuble parisien. De brefs moments des vies de Sylvia, Charlie, Lola, Anna, Violette, Yumi et les autres se succèdent, en abordant la question du désir et de ses voies parfois impénétrables.
Drôle, émouvante, sensuelle parfois, comme lorsque "Sylvia" (Aïssa Maïga) tente de séduire son voisin, ou que "Yumi" (Kaori Ito) se réapproprie peu à peu son corps par la danse et un jeu de regards troublant entre voisins, la série tisse également des dialogues intergénérationnels. Les épisodes "Lola" et "Violette" traitent ainsi de la difficulté à dépasser le tabou de la sexualité entre parents et adolescents, tandis que ceux de "Framboise", "Lola" et "Charlie" abordent les difficultés du couple et du deuil amoureux.
A travers une mise en scène en huis clos aux couleurs chatoyantes et une galerie d'interprètes enthousiasmant.e.s, Neuf Meufs intrigue et se dévore en une heure trente. Dommage toutefois que la contrainte du format court ne nous permette pas de passer plus de temps dans l'univers de chaque femme. A peine commence-t-on à découvrir une nouvelle héroïne, à comprendre son histoire et sa psyché, que l'on est propulsé dans l'épisode suivant, nous laissant un peu sur notre faim.
Si le concept de fiction audio de Calls marquait sa singularité, L'Effondrement nous captivait par son format de plan-séquence unique par épisode qui instaurait une tension de tous les instants, et Narvalo nous embarquait par la verve intarissable et la répartie intense de ses interprètes. Neuf Meufs, malgré le charme de sa proposition et ses portraits d'héroïnes justes et sensibles, manque encore un peu d'une unité totale qui achèverait de faire de cette nouvelle Création Décalée de CANAL+ une oeuvre chorale parfaite sur le désir féminin.