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    Steven Spielberg : sa poignante déclaration d'amour aux salles de cinéma
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Steven Spielberg a récemment évoqué son amour inconditionnel pour la salle de cinéma dans le magazine Empire. Pour le papa de Jurassic Park, rien n'est plus puissant que l'expérience commune des arts.

    AXELLE / BAUER-GRIFFIN

    Depuis plusieurs mois, dans beaucoup de pays du monde, les salles de cinéma sont fermées en raison de la crise sanitaire. C'est le cas notamment au Royaume-Uni, fortement touché par l'épidémie de Covid-19. Pour redonner du baume au coeur des cinéphiles, le magazine britannique Empire a sollicité Edgar Wright pour son numéro de Mars.

    Le metteur en scène de Shaun of the Dead ou Hot Fuzz est allé à la rencontre de personnalités du 7ème art pour leur poser une question : quel est votre souvenir le plus mémorable d'expérience collective d'un film ? De James Cameron à Chris Evans en passant par Anya Taylor-Joy, Bong Joon-Ho, Mark Hamill ou Greta Gerwig, ils se sont tous prêtés au jeu.

    Les stars du cinéma ont apporté leurs témoignages, aux côtés de lecteurs du magazine, formant une émouvante compilation de souvenirs cinéphiles qui réchauffent le coeur. Parmi ces interventions, celle de Steven Spielberg se détache particulièrement. Le papa de E.T. et Jurassic Park a confié son premier souvenir de cinéma, celui du visionnage de Lawrence d'Arabie avec ses parents, à Phoenix. Alors adolescent, Spielby est tellement émerveillé que cela suscitera sa vocation.

    Assis au premier rang, les yeux rivés sur l'écran, le jeune homme communie avec le public. Steven est subjugué par la séquence de la traversée du désert du Néfoud par Lawrence et ses alliés. La scène est tellement puissante qu'elle a donné soif à une grande partie de la salle.

    "La séquence avait déshydraté 800 personnes, dont la plupart se ruèrent vers les distributeurs pour étancher leur soif. Je n'ai, depuis, jamais plus été témoin d'une chose pareille !", se souvient Steven Spielberg.

    Une chose est certaine : lorsque la sécurité sera retrouvée, les gens reviendront au cinéma.

    Le réalisateur du Soldat Ryan et La Liste de Schindler intervient une seconde fois dans le magazine, livrant une poignante déclaration d'amour à la salle de cinéma. En 2013, Spielberg et son complice George Lucas avaient pourtant annoncé la fin de l'industrie du cinéma telle qu'on la connaît, prophétisant l'implosion du business model hollywoodien. Le magicien de la caméra nuance désormais son discours en raison de la situation liée à l'épidémie : 

    "Dans l'actuelle crise sanitaire, où les salles de cinéma sont fermées ou privées d'une large part du public à cause de la pandémie, je garde espoir, car une chose est certaine : lorsque la sécurité sera retrouvée, les gens reviendront au cinéma. Je me suis toujours dévoué tout entier à la communauté des spectateurs – au sens de quitter nos domiciles pour aller dans un cinéma, et se sentir en communauté avec ceux qui ont aussi quitté leur maison pour s'assoir à nos côtés", soutient Spielby.

    "Dans une salle de cinéma, on voit un film avec nos proches, mais aussi en compagnie d'étrangers. C'est cette magie que nous expérimentons quand nous allons voir un film, mais aussi une pièce de théâtre, un concert ou un spectacle comique. Nous ne savons pas qui sont ces gens autour de nous. Mais quand l'expérience du film nous fait rire, pleurer, nous réjouir ou contempler, lorsque les lumières se rallument, que nous nous levons, les gens que nous côtoyons pour rejoindre le monde réel ne nous semblent plus si étrangers", ajoute le réalisateur.

    Rien n'est plus puissant que l'expérience commune des arts.

    "Nous sommes devenus une communauté, semblable de cœur et d'esprit, en ce sens que nous avons partagé pendant deux heures une puissante expérience. Notre pays, notre monde semble moins divisé, moins fracturé, après qu'une congrégation d'étrangers a ri, pleuré, sauté de son siège ensemble, au même moment. L'art nous demande d'être conscients du particulier et de l'universel, les deux en même temps. Et c'est pourquoi, de toutes les choses qui ont le potentiel de nous unir, aucune n'est plus puissante que l'expérience commune des arts", conclut-il avec émotion.

    En février 2019, le cinéaste avait déjà défendu la salle de cinéma face aux géants du streaming comme Netflix : "J'espère que nous allons tous continuer à croire que la plus grande contribution que nous puissions faire en tant que réalisateurs est de donner au public l'expérience des films diffusés dans les salles de cinéma", a lâché Spielberg lors de la soirée des Cinema Audio Society Awards. "Je crois fermement que les salles de cinéma doivent être là pour toujours", déclarait-il.

    Pour rappel, le prochain film de Steven Spielberg, West Side Story, devrait débarquer en salles le 8 décembre 2021.

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