Le réalisateur Dean Devlin s’est amusé à imaginer pour Geostorm une machine qui permettrait de contrôler les conditions climatiques sur la planète entière. De la pure science-fiction ? Pas totalement. Le fait de cibler chaque pays indépendamment sans que cela ait des répercussions sur les autres régions du monde est improbable. Mais les scientifiques réfléchissent bel et bien à ce qu’il est possible de faire dans le contexte du réchauffement climatique actuel.
Certains paramètres, comme la température globale de la planète, pourraient être contrôlés. La géoingénierie envisage des solutions de grande envergure comme refléter une partie des rayons du soleil en mettant en orbite des miroirs géants ou en pompant des tonnes d’eau de mer dans les nuages.
La solution la plus crédible est de créer un écran autour de la Terre dans le but de bloquer les rayons du soleil, en injectant artificiellement des particules ou des composés soufrés dans la stratosphère, la partie haute de l'atmosphère. Il s’agit de reproduire l'effet des éruptions volcaniques qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, font baisser la température d’un ou deux degrés Celsius en relâchant des tonnes d’aérosols qui reflètent une grande partie du rayonnement solaire.
Une idée réalisable selon Bruno Tremblay, du Département des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université McGill. Sur le papier du moins, car les processus climatiques sont complexes et les effets secondaires non négligeables.
Olivier Boucher, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), explique le risque : « Il faut comprendre qu'on impose au climat une perturbation due au gaz à effet de serre à laquelle on ajouterait une seconde perturbation dans le but d'atténuer la première. Il en résulterait quand même une modification des climats régionaux en termes de température mais surtout en termes de régimes de précipitations et certaines régions pourraient être inégalement touchées ». L’effet de refroidissement ne serait que transitoire et disparaîtrait une fois la technologie utilisée arrêtée.
Enfin, cette solution pose également la question de la gouvernance. Geostorm suggère une collaboration internationale avec un contrôle américain mais qui, en réalité, prendrait la responsabilité d’une telle expérience ?