Trois ans après Bienvenue à Suburbicon, George Clooney réalise son projet le plus ambitieux : Minuit dans l'univers, disponible sur Netflix depuis ce 23 décembre. Doté d'un budget de 100 millions de dollars, le film est l'adaptation du roman Good Morning, Midnight de Lily Brooks-Dalton. Il raconte la solitude d'un scientifique, Augustine Lofthouse (George Clooney), qui, isolé dans une base au beau milieu de l'Arctique, doit empêcher le retour d'une équipe d'astronautes sur Terre alors que celle-ci est devenue inhabitable.
Après plusieurs mois de tournage, George Clooney finit ses dernières prises de vues en février 2020, soit un mois avant que de nombreux pays - comme la France et les États-Unis - ne rentrent dans une période de confinement. Devant cette situation inédite, le cinéaste suit les différentes étapes de la post-production depuis sa maison : le montage, l'élaboration des effets visuels et sonores, ou encore la composition de la bande originale, enregistrée dans les célèbres studios d'Abbey Road, à Londres.
Une autre résonance
Alors que le nombre de morts augmente et que la pandémie continue d'isoler les citoyens, Minuit dans l'univers prend un tout autre sens pour son réalisateur. "Lorsque nous avions commencé ce projet, nous souhaitions parler des choses que l'humanité est capable de s'infliger", explique-t-il à USA Today. Dans un monde rongé par la COVID-19, le film met en avant "les conséquences de l'incapacité d'être avec ceux qu'on aime".
Pour communiquer avec leurs proches, les personnages ne disposent que d'écrans ou d'un simulateur en réalité virtuelle. Un détail qui paraît anodin puisque ce dispositif revient à de nombreuses reprises dans les films de science-fiction. Pourtant, distanciation sociale oblige, les conversations par caméras interposées n'ont jamais été aussi fréquentes qu'à notre époque. Ces scènes trouvent donc une toute autre résonance. Mais loin de vouloir faire un drame pessimiste, George Clooney précise qu'il était important d'insuffler "un message d'espoir à la fin".
Minuit dans l'univers, un avertissement ?
Du côté des acteurs, comme David Oyelowo, qui incarne le rôle de Tom Adewole, même sentiment : le film ne relève même plus de la fantaisie à certains moments. "Il y a une séquence où nous regardons la planète Terre enveloppée dans cette pollution, ces nuages nucléaires. Et j'avais cette tête en regardant la télévision pendant des mois quand je voyais les nombres de cas augmenter", se souvient le comédien.
Felicity Jones, qui interprète Sully, le rôle féminin principal, voit Minuit dans l'univers comme une version plus extrême de la réalité : "On se pensait intouchable, n'est-ce pas ? Et puis nos croyances ont été ébranlées au point de ne pas savoir comment la situation allait évoluer." L'actrice, nommée aux Oscars en 2015, admet que si le film pousse la situation un peu plus loin, il peut être considéré "à certains égards" comme "un avertissement" pour notre futur.
Découvrez la bande-annonce du film :
Et sa bande originale signée Alexandre Desplat :