Mon compte
    Mosul sur Netflix : c'est quoi ce film sur la guerre contre l'Etat islamique ?
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Disponible depuis ce jeudi 26 novembre sur la plateforme Netflix, "Mosul" est une plongée saisissante et terrifiante dans la dernière mission d'une unité d'élite irakienne, nettoyant la ville de Mossoul des derniers combattants de Daech. Magistral.

    Alors que la guerre en Irak touche à sa fin et que l'Etat Islamique au Levant desserre son emprise sur un pays ravagé par des années de combats, Mossoul, seconde ville du pays, est encore en proie à de violents affrontements, menés par les derniers combattants de Daech. C'est particulièrement vrai dans les rues de Ninive, une ville située dans les faubourgs de Mossoul.

    C'est là qu'une unité d'élite de forces spéciales irakiennes (SWAT), composée d'hommes de la ville, a la terrifiante et lourde tâche de nettoyer les rues et les bâtiments pour traquer les derniers combattants de l'Etat Islamique. Dans une ville en ruine, où la mort guette ses habitants au moindre faux pas et où la vie ne tient plus qu'à un fil, littéralement, cette unité héroïque a tué tellement de membres de Daech que c'est la seule à laquelle l'organisation terroriste n'offrait pas Towba. C'est-à-dire le choix aux soldats irakiens capturés de changer de camp : les membres de l'unité SWAT étaient ainsi systématiquement exécutés.

    C'est peu dire qu'on attendait pas franchement les frères Anthony et Joe Russo, bien connus des fans de l'univers Marvel, à la production d'un film comme Mosul. Mais on aurait logiquement dû se méfier. Coproducteurs du récent Tyler Rake, diffusé sur Netflix, c'est pourtant, de leur propre aveux, grâce à leur succès et triomphe planétaire des derniers épisodes Avengers qu'ils ont pu mettre sur pied leur société de production, pour se consacrer enfin à des projets nettement plus personnels qui leurs tenaient à coeur.

    Titré un temps City of a Million Soldiers, tourné avec une approche semi documentaire et ultra réaliste, Mosul est surtout une histoire vraie, écrite et mise en scène par Matthew Michael Carnahan (Deepwater, World War Z), qui a voulu en faire son premier film en tant que réalisateur. Si l'intéressé a bénéficié d'un budget confortable pour ce type de production, on reste loin des enveloppes hollywoodiennes, ce qui n'amoindri en rien -bien au contraire- la force d'un film qui ne comporte d'ailleurs pas un seul acteur occidental, à l'exception d'Adam Bessa. Ici, tout le monde parle arabe.

    "Ils m'ont soutenu à un point que je n'aurai jamais imaginé, sans aucune hésitation, et je leur en suis infiniement reconnaissant" lâche d'ailleurs Matthew Michael Carnahan dans une récente interview publiée sur le site Inverse, en évoquant les frères Russo. Le résultat ? Une oeuvre dense, nerveuse, tendue à craquer, qui a la vigueur d'un sacré uppercut, portée par Adam Bessa (déjà vu d'ailleurs dans Tyler Rake), et, sans doute plus encore, par l'acteur irakien Suhail Dabbach, extraordinaire de charisme sous les traits du Major Jasem, commandant de cette unité d'intervention qui a payé un terrible prix du sang entre 2016 et 2018. Le film leur est d'ailleurs dédié.

    Mosul
    Mosul
    Sortie : 26 novembre 2020 | 1h 26min
    De Matthew Michael Carnahan
    Avec Adam Bessa, Suhail Dabbach, Is’haq Elias
    Spectateurs
    3,6
    Voir sur Netflix
    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    • Netflix : quels sont les films à voir en décembre 2020 ?
    • Netflix : quels sont les films à voir cette semaine (du 27 novembre au 3 décembre) ?
    Commentaires
    Back to Top