AlloCiné : Est-ce qu'on peut considérer The Wilds, un teen drama survivaliste, comme une version féminine de Sa Majesté des mouches mêlée à Lost ?
Shannon Berry (Dot) : Sarah [Streicher, showrunneuse de la série, ndlr] s'est servie de son expérience personnelle pour écrire les personnages. Chacune d'entre nous représente une partie, plus ou moins exagérée, de la vie de Sarah. Je ne sais pas si elle s'est fortement inspirée de Sa Majesté des mouches mais c'est un vieux débat : 'Et si Sa Majesté des mouches était exclusivement féminin, que se passerait-il ?'. Je pense que The Wilds y répond en quelque sorte.
Erana James (Toni) : La série est surtout une sorte de métaphore sur la manière de survivre à l'adolescence et un reflet des épreuves que doit traverser n'importe quelle jeune fille au cours de cette période. Le fait d'être obligée de survivre sur une île déserte permet de faire quelques parallèles avec l'adolescence.
Le tournage de The Wilds a du être intense. Où avez-vous tourné et comment cela s'est passé ?
Sarah Pidgeon (Leah) : On a tourné en Nouvelle-Zélande, à Auckland notamment. On a investi six plages, dont la plage Bethell, pour le tournage des scènes sur l'île déserte. C'était dur à certains moments mais on a fini par s'habituer à l'ambiance de l'île. On a vraiment eu des journées de tournage incroyables.
Jenna Clause (Martha) : C'était dur, nous avons eu des journées de tournage difficiles pendant six mois. Mais nous étions toutes ensemble et je suis très fière de ce que nous avons accompli.
L'équipe derrière The Wilds, entre l'écriture, la réalisation et la production, est à très grande majorité féminine. Qu'est-ce que cela change par rapport à vos précédentes expériences ?
Jenna Clause : Ça m'a vraiment changé de passer d'expériences plus minimes à un tournage aussi conséquent que The Wilds. Et j'ai senti que c'était le meilleur environnement possible.
Erana James : Avoir Sarah Streicher, Amy Harris [également showrunneuse, ndlr] et toute l'équipe de production, les scénaristes et l'équipe technique était une chance. Tout ce soutien de la part d'une équipe exclusivement féminine, c'est vraiment réconfortant. On était très chanceuses d'être aussi bien entourées.
Mia Healey (Shelby) : On a eu une vraie liberté créative aussi, on a pu proposer nos idées à Sarah et Amy. Ça fait du bien d'avoir ce genre de considération alors qu'on est des débutantes.
Le regard de Sarah vous a-t-il aidé à retranscrire une certaine vérité à l'écran ?
Shannon Berry : Sarah Streicher a créé quelque chose de merveilleux qui retranscrit parfaitement ce que les adolescentes peuvent traverser. Elle s'est inspirée de son vécu et a couché sur papier ses émotions que chacune de nous a dû gérer un jour ou l'autre dans nos vies.
Helena Howard (Nora) : C'était intéressant d'avoir ce point de vue féminin sur ce que c'est pour une adolescente du XXIème siècle de grandir et de devenir une femme. Sarah Streicher a su mettre le doigt sur des problèmes réels que rencontrent les jeunes femmes aujourd'hui.
Sophia Taylor Ali (Fatin) : A chaque page du scénario que je lisais, je me disais que je connaissais les filles décrites sur papier dans la vraie vie. Ça m'a donné envie de participer à cette incarnation et je voulais que les gens les voient. Je voulais rendre justice à ces personnages féminins.
L'île déserte est un prétexte pour raconter quelque chose de plus grand et plus profond sur ces personnages.
Est-ce que vous vous sentez proches de vos personnages ou est-ce qu'il s'agit d'un vrai rôle de composition ?
Erana James : Personnellement, je me sens super proche de mon personnage Toni. J'adore son esprit et sa fougue.
Jenna Clause : Au contraire, mon personnage était un mystère au début pour moi mais j'ai appris à mieux connaître Martha au fur et à mesure du tournage. C'est une jeune femme innocente, amoureuse de la nature et son amitié avec Toni est superbe. Je trouve qu'elles sont complémentaires. D'ailleurs, toutes les filles sont complémentaires et cela fait un groupe vraiment divers et riche.
Mia Healey : Mon personnage est texan et je ne le suis pas du tout. Du coup, Sarah Streicher m'a conseillé de regarder Friday Night Lights pour parfaire mon accent texan. J'ai adoré et je m'en suis bien inspirée.
Reign Edwards (Rachel) : J'ai adoré voir le concept de sororité être mis en avant dans la série au sens strict et large du terme. Rachel me plaît beaucoup car je suis proche de mes soeurs dans la vraie vie et j'ai adoré travailler avec Helena [Howard, ndlr] qui incarne la soeur de mon personnage.
Qu'est-ce que l'ile représente pour les filles ? Comment cette expérience, presque sociale, va-t-elle les bouleverser ?
Reign Edwards : L'île déserte est un prétexte pour raconter quelque chose de plus grand et plus profond sur ces personnages. Finalement, survivre sur une île déserte n'est pas si difficile comparé à ce que ces filles endurent dans leur vie quotidienne. Et cette épreuve va leur permettre de le réaliser et de se sentir plus forte et prête à affronter le dur retour à la réalité. Je pense que c'est une manière intéressante de mettre ça en avant et j'imagine que ça va amener le public à une belle réflexion.
Helena Howard : Elles vont réaliser qu'elles sont pareilles, malgré des parcours et des vies différentes. Ce genre d'épreuves nous révèle et nous fait prendre conscience que nous sommes tous des êtres humains et que nous prenons tous part à des expériences, peu importe lesquelles.
Propos recueillis par Mégane Choquet le 11 novembre 2020.