A l'image de la solide série Le jeu de la dame, diffusée sur Netflix, qui évoque, en pleine Guerre Froide, le parcours de huit à vingt-deux ans d'une jeune orpheline prodige des échecs, d'autres fictions ou documentaires reviennent sur le contexte de la Guerre Froide à travers le prisme du sport. Voici quelques recommandations.
Red Army (2014)
Porté par Werner Herzog et le producteur Jerry Weintraub, le documentaire Red Army retrace le destin croisé de l’Union Soviétique et de l’équipe de hockey sur glace surnommée "l’Armée Rouge" : une dynastie unique dans l’histoire du sport. L’ancien capitaine de l’équipe Slava Fetisov revient sur son parcours hors du commun : d’abord adulé en héros national, il sera bientôt condamné comme ennemi politique. La "Red Army" est au coeur de l’histoire sociale, culturelle et politique de son pays : comme l’URSS, elle connaît la grandeur puis la décadence, avant d’être secouée par les bouleversements de la Russie contemporaine...
Bobby Fischer Against The World (2011)
"[Bobby] Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand joueur d'échecs de tous les temps". Ces mots viennent d'un autre grand joueur, Garry Kasparov, en 2008. Champion des Etats-Unis à 14 ans en 1957-1958, Fischer est devenu champion du monde en 1972 en remportant, sur fond de Guerre Froide, le "match du siècle" à Reykjavik contre le Soviétique Boris Spassky. Mais Fischer a aussi sa part d'ombre : à l’apogée de sa réussite, il prit tout le monde par surprise en décidant de disparaître des yeux du grand public... Bobby Fischer Against the World revient sur le parcours à la fois passionnant, chaotique et hors-normes d'une personnalité singulière et controversée.
Rocky IV (1986)
Pur produit -culte- du cinéma des années Reagan, Rocky IV réchauffe la Guerre Froide à grands coups d'uppercuts et de crochets du droit. Lorsqu'Apollo Creed, ancien adversaire devenu ami de Rocky Balboa, est tué sur le ring par le terrifiant Ivan Drago (incarné par la montagne de muscles Dolph Lundgren), une machine de guerre soviétique, notre boxeur préféré enfile à nouveau les gants de boxe pour affronter le rouleau compresseur russe au coeur de la mère patrie soviétique. "Ce n'est pas qu'un match d'exhibition, c'est nous contre eux !" disait Apollo à son ami. Stallone l'a bien compris, en portant au coeur de l'URSS le combat de l'Amérique contre son ancien allié.
Miracle (2004)
Produit par Disney (oui oui ! Il est d'ailleurs disponible sur Disney+), Miracle revient sur l'authentique histoire, assez incroyable, de l'équipe de hockey américaine, qui remporta la médaille d'or aux JO d'hiver de 1980 à Lake Placid (Etat de New York), face à l'invincible Red Army, l'équipe de L'Union Soviétique. Pour l'URSS, ce fut un drame national, le hockey étant LE sport de l'excellence, de l'élite d'une nation. Un exploit des USA d'autant plus brillant que tous les pronostics plaidaient en la faveur de l’équipe soviétique, qui partait à la conquête d’un 5e titre olympique consécutif. L’équipe soviétique s’appuyait sur des joueurs expérimentés, au contraire de l’équipe américaine, formée des meilleurs joueurs universitaires, donc jeunes et inexpérimentés. Porté notamment par Kurt Russell, Miracle est un film à découvrir.
A la recherche de Bobby Fischer (1993)
Contrairement à ce que son titre laisse supposer même si l'ombre du légendaire joueur d'échec Bobby Fischer plane, A la recherche de Bobby Fischer est en fait basé sur l'histoire de Joshua Waitzkin, un autre prodige marchant dans les pas de Fischer, qui commença à jouer aux échecs à l'âge de six ans. À 11 ans, Joshua fit match nul contre le champion du monde Garry Kasparov lors d'un match exhibition. Deux ans plus tard, il décroche le titre de maître national et à 16 ans il devient maître international. On dit respect.
Foxcatcher (2015)
Si le coeur du sujet de Foxcatcher n'est pas vraiment la Guerre Froide, elle reste pourtant en toile de fond. Dans la foulée de leur médaille d'or décrochée aux JO d'été de Los Angeles en 1984, Mark Schultz est pris sous la coupe d’abord bienveillante puis tyrannique du milliardaire schizophrène John du Pont (campé par un incroyable Steve Carell). Le but de ce dernier : « rendre espoir à l’Amérique » et par conséquent battre les Soviétiques. Comment ? En « coachant » son équipe pour les mener à la victoire lors des prochains championnats du monde et les JO de Séoul en 1988...