Près d'un an après le séisme déclenché par le témoignage d'Adèle Haenel à l'encontre du réalisateur Christophe Ruggia, l'accusant de violences sexuelles, la mise en place de formations pour prévenir et lutter contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles prend forme.
Lors de la seconde édition des Assises de la parité, l'égalité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel, à l'automne dernier, il avait en effet été annoncé que des formations seraient organisées. Le CNC a présenté hier cette formation pour prévenir les violences sexuelles, à destination des employeurs du secteur.
Le CNC va oeuvrer pour accompagner les professionnels et prendra en charge le financement de formations, animées par l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). "A terme, 9 000 professionnels devraient être formés d’ici 2023", indique le CNC sur son site Internet.
Ces sessions comporteront deux volets, précise le CNC. "Le premier, réalisé en « présentiel », permettra aux professionnels de définir les violences sexistes et sexuelles, de connaître les modes de preuve ainsi que les obligations de l’employeur. Le second, via une plateforme de « e-learning », est structuré autour d’un échange de questions/réponses dont la réussite conditionnera la délivrance d’une certification des acquis aux professionnels formés. L’inscription, le suivi de la formation et l'obtention de la certification sont indispensables pour les sociétés qui souhaitent pouvoir bénéficier des aides du CNC à partir du 1er janvier 2021."
Par ailleurs, en plus de ces formations, le CNC s’est associé à la création d’une cellule d’écoute psychologique et juridique à destination des professionnels de la culture victimes d’emprise, de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles. Mise en place par le ministère de la Culture sur une initiative de la Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (FESAC), cette cellule d’écoute.
Dans un communiqué, le Collectif 5050 se dit "heureux·ses de voir se concrétiser aujourd’hui la première étape des mesures préconisées lors de (ses) Assises de novembre 2019 pour la parité, l'égalité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel et développées avec l’ensemble des organismes professionnels lors des Etats Généraux de mars 2020 contre le harcèlement et les violences sexuelles."
Et d'ajouter : "La création de ces modules de formation est fondamentale, ils contribueront à rendre la profession moins démunie, plus armée pour repérer et contribuer à faire cesser ces violences : ils permettront à chacun de devenir acteur du changement. Ces formations font partie de l'ensemble des mesures préconisées et développées dans le Livre Blanc en cours de rédaction en étroite relation avec la profession, les milieux associatifs et les pouvoirs publics, et que le Collectif 50/50 présentera fin novembre à l’ensemble de la profession."