Le 4 octobre 1995, il y a tout juste 25 ans (hé oui, déjà...), sortait sur nos écrans Braveheart de Mel Gibson. Cette évocation de la vie tumultueuse de William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise qui à la fin du XIIIe siècle affronta les troupes du roi d'Angleterre Edward I qui venaient d'envahir son pays, a durablement marqué la mémoire rétinienne de ceux et celles qui ont découvert cette oeuvre en salle. Triomphant aux Oscars en 1996, le film repart avec cinq statuettes, dont celles du Meilleur film, Meilleur réalisateur, et Meilleure photographie, effectuée par l'immense chef op' John Toll, le même qui réalisera celle -absolument sublime- de La Ligne rouge de Terrence Malick.
Ci-dessous, pour le plaisir, la bande-annonce de Braveheart...
Entre Mel Gibson et l'Histoire, c'est une grande passion comme dirait l'autre. Braveheart est le premier jalon, avant que Mad Mel ne se mettre à éventrer les anglais à coups de hache durant la guerre d'indépendance américaine dans le film The Patriot (sous les auspices de Roland Emmerich); n'explore La Passion du Christ, et ne plonge dans la civilisation Maya avec l'impressionnant Apocalypto. Quoi qu'on puisse penser de l'homme, le cinéma de Mel Gibson reste toujours porteur d'une puissance visuelle peu commune.
La petite leçon d'Histoire...
Le visage peint en bleu, Gibson joue donc les Highlanders en incarnant William Wallace, héros de la première guerre d'indépendance écossaise. Sauf que dans la réalité, Wallace n'était pas vraiment le pauvre bougre incarné par l'acteur-réalisateur, fermier de son état. Wallace était pour commencer d'origine noble, un chevalier, même s'il venait de la petite noblesse... Et ne portait pas de Kilt. Ah ! Et les amourettes avec la princesse Isabelle (la plus jeune fille du roi de France Philippe IV), jouée par Sophie Marceau, relève de l'imaginaire débordant de Gibson. Surtout qu'à l'époque où se déroule le film, elle n'avait en réalité que 3 ans !
Le titre même du film, Braveheart, était en fait le surnom donné à Robert The Bruce, alias Robert Ier, roi d'Ecosse. Ce dernier mena bien, comme le montre la fin du film, la bataille décisive de Bannockburn en 1314, remportée sur les troupes du roi Edouard II d'Angleterre, qui arrachera l'indépendance de l'Ecosse jusqu'en 1707. Ajoutons que la trahison de Robert vis-à-vis de William Wallace au profit des anglais, avant de se racheter sur le champ de bataille de Bannockburn, a fait dresser quelques cheveux sur la tête d'historiens...
Pour revenir sur Wallace, il fut bien mis à mort en 1305 dans d'ignobles conditions (éviscéré, écartelé, pendu, décapité...Bref, on ne va pas vous servir le menu des détails, mais il a eu droit à un traitement de faveur). Ses membres furent envoyés aux quatres coins du royaume et exposés, pour servir d'avertissement à quiconque oserait se rebeller contre l'autorité de la couronne britannique.
Séquence Flash Forward
Une "presque" suite à Braveheart, c'est possible ? Absolument; elle s'appelle même Robert The Bruce. 25 ans après, c'est le même acteur, Angus Macfadyen, qui endosse à nouveau le costume de Robert 1er, qui poursuite la lutte contre les anglais. Le film est sorti dans les quelques salles britanniques ouvertes le 24 avril dernier. Une date de sortie qui coïncidait d'ailleurs avec le 700e anniversaire de la Déclaration d'Arbroath, qui vit Robert 1er déclarer l'Ecosse terre libre. Ce n'est pas tout à fait un hasard. Car le film est un projet porté à bout de bras et durant pas mal d'années par son comédien principal, écossais très attaché à la cause nationale.